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Le procès de Sid-Ahmed Ghlam dévoile des profils de petits soldats du jihad


Le procès de Sid-Ahmed Ghlam dévoile des profils de petits soldats du jihad

Un croquis de salle d'audience le 5 octobre 2020 montre Sid Ahmed Ghlam, lors de son procès à Paris. AFP / Benoit PEYRUCQ

Les premiers témoignages sur la personnalité des accusés au procès de l'étudiant algérien Sid-Ahmed Ghlam, jugé pour avoir tenté d'attaquer une église et assassiné une jeune femme à Villejuif, près de Paris, en avril 2015, ont mis en lumière mardi des profils de petits soldats du jihad.

En attendant l'interrogatoire du principal accusé, prévu le 19 octobre, la cour d'assises spéciale de Paris a entendu trois de ses co-accusés dont Rabah B., 40 ans, considéré par le parquet comme "la clef de voûte du réseau logistique activé depuis la Syrie" pour commettre l'attentat contre une église de Villejuif.

Cheveux ras, s'exprimant clairement et calmement, Rabah B., marié et père de quatre enfants, licencié en droit, se présente comme un homme désireux de travailler dans "le droit humanitaire". Surnommé "le Kabyle", détenu depuis juin 2015, il est jugé pour "complicité d'assassinat", "complicité de tentative d'assassinat et terrorisme", "participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime d'atteinte aux personnes".

Jusqu'en 2013, il a été gérant d'un garage à Aubervilliers, au nord de Paris. Mais derrière cette apparence respectable, se cache une "vieille connaissance" de l'antiterrorisme. Rabah B. est un cousin, "éloigné" précise-t-il, d'Abdelnasser Benyoucef, un haut cadre de l'Etat islamique (EI), soupçonné d'avoir piloté depuis la Syrie l'attaque contre la supérette juive Hyper Cacher de Paris en janvier 2015.

Abdelnasser Benyoucef, sans doute mort en zone irako-syrienne, fait également partie des accusés au procès de Sid-Ahmed Ghlam. Les enquêteurs le soupçonnent d'avoir commandité - sous le pseudonyme d'Abou Mouthana -, le projet d'attentat contre l'église de Villejuif. Parmi les employés du garage de Rabah B. a figuré notamment Ridouane Khalid, ex-détenu français de Guantanamo.

En 2005, Rabah B. avait été interpellé dans le cadre du démantèlement du réseau Cherifi impliqué dans un trafic de faux passeports au bénéfice de la mouvance jihadiste. Pour autant, Rabah B., de nationalité française, se défend d'être un islamiste radical. "Le jihad est une notion terminée depuis plus de dix siècles", affirme-t-il tout en concédant cependant une pratique religieuse "assidue". Sa foi, a-t-il expliqué, est née après un "événement traumatique" survenu à l'âge de 15 ans quand il fut séquestré plusieurs heures par deux individus.

Non arabisant, il indique être parti étudier l'arabe, à 20 ans, à l'université Al-Azhar du Caire. "Mais c'est une école coranique", s'interroge l'avocat des parties civiles, Antoine Casubolo-Ferro. "Non, c'est une université, d'ailleurs le président Nicolas Sarkozy s'y est rendu", répond l'accusé du tac au tac.

La cour d'assises doit se pencher mercredi sur la personnalité de Sid-Ahmed Ghlam. Le procès doit durer jusqu'au 6 novembre.

Les premiers témoignages sur la personnalité des accusés au procès de l'étudiant algérien Sid-Ahmed Ghlam, jugé pour avoir tenté d'attaquer une église et assassiné une jeune femme à Villejuif, près de Paris, en avril 2015, ont mis en lumière mardi des profils de petits soldats du jihad.En attendant l'interrogatoire du principal accusé, prévu le 19 octobre, la cour d'assises...