Le député Assem Araji, qui préside la commission parlementaire de la Santé, a affirmé mardi que le Liban vit désormais un scénario à l'italienne qui était redouté face à la flambée quotidienne des cas de coronavirus dans le pays et la saturation des hôpitaux, alertant contre un scénario "encore plus dangereux".
"Le taux de tests PCR qui s'avèrent positifs est devenu très élevé, et c'est inquiétant", a mis en garde M. Araji, lors d'un entretien à la chaîne télévisée al-Jadeed. "Nous sommes arrivés à un stade très dangereux, dû au non respect des consignes de prévention", a-t-il ajouté. Le député a regretté que "certains ministères concernés, en particulier le ministère du Tourisme, de l'Intérieur, du Travail, de l'Industrie, ainsi que les forces de sécurité, n'appliquent pas les directives et se liguent contre le ministère de la Santé".
"Nous vivons désormais le scénario à l'italienne et je crains que nous n'arrivions à un scénario plus dangereux. Je crains une période encore plus difficile. Si les mesures barrières ne sont pas appliquées, nous nous dirigeons vers un scénario à l'espagnole, les hôpitaux privés doivent ouvrir des départements pour le coronavirus et assurer davantage de lits dans les unités de soins intensifs." a t-il poursuivi. "Je demande aux gens de porter un masque, car actuellement, celui-ci fait office de vaccin", a enfin plaidé le député, estimant que "le respect des mesures mènera à une reprise économique".
Ces propos interviennent alors que la veille, M.Araji avait confirmé que "le Liban se dirigeait vers un scénario à l'européenne tandis que 10% des tests réalisés en ce moment dans le pays sont positifs." Le Liban est bouclé partiellement depuis dimanche et ce jusqu'au 12 octobre, avec 111 localités fermées.
Dans ce contexte de crise sanitaire, le ministère des Finances a indiqué mardi ne plus avoir de dettes envers les hôpitaux privés. Dans un communiqué, il précise avoir payé plus de 213 milliards de livres libanaises aux hôpitaux privés et publics depuis le début de l'année en cours. Ces hôpitaux, sous forte pression en raison du coronavirus, accusent l'Etat de ne pas leur verser des milliards de livres libanaises ces dernières années, alors que les autorités leur réclament davantage d'efforts pour lutter contre la pandémie.
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