Un millier de cas de contamination au premier jour du confinement des localités

Au premier jour du confinement de 111 localités libanaises dans une énième tentative de contenir la propagation du coronavirus, le Liban a enregistré 1.002 nouveaux cas de Covid-19 (dont quatre en provenance de l'étranger) et huit décès supplémentaires au cours des dernières 24 heures, selon le dernier bilan du ministère de la Santé publié dimanche. Le nombre de cas cumulés depuis l'apparition de la pandémie au Liban est désormais de 44.482. 406 personnes sont décédées. Au total, 19.782 patients se sont rétablis, alors que 617 personnes sont encore hospitalisées, dont 165 en soins intensifs.

Pour tenter d'enrayer la propagation du virus, le ministère de l'Intérieur avait annoncé vendredi le confinement de 111 localités disséminées dans plusieurs régions du pays pendant une semaine à partir de dimanche. Cette décision fait polémique depuis hier, notamment au sein des localités visées. Certains experts, comme l'épidémiologiste Salim Adib, estiment que cette décision du ministère de l’Intérieur est "illogique, d’autant que le nombre des personnes contaminées va augmenter sans aucun doute, le SARS-CoV-2 étant devenu endémique, c’est-à-dire qu’il se dissémine à l’échelle nationale et va faire partie de la faune normale du pays". Ces derniers jours, plusieurs villages avaient déjà été isolés pour contrer la propagation du virus.

Sur le terrain, le bouclage était relativement respecté dans les villages entourant Saïda, selon notre correspondant sur place Mountasser Abdallah, ainsi que dans les localités concernées du Akkar, selon l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a lancé parallèlement une campagne de tests de dépistage de grande ampleur dans ces localités. 

En outre, l'Association des Banques du Liban (ABL) a appelé dans un communiqué publié dimanche toutes les banques à respecter la décision du ministère de l'intérieur. durant la semaine à venir et à fermer les agences qui se trouvent dans les localités concernées. 

L'Association des industriels libanais a de son côté exprimé sa surprise du fait que le ministère n'a pas exclu les usines de sa décision contrairement aux fois précédentes. L'association a indiqué qu'en raison de cette décision les usines manqueront à leurs engagements auprès de l'armée, des hôpitaux et des supermarchés et que leurs productions seront mises en retard. 

Réagissant aux dernières statistiques, le directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth, Firas Abiad, a qualifié d'"inquiétants" les chiffres publiés la veille par le ministère de la Santé, mettant à nouveau en garde contre la situation dans les hôpitaux du pays qui "atteignent leur capacité maximale", ce qui risque d'augmenter le taux de mortalité. Lors d'une visite à l'hôpital Dar el-Amal de Baalbeck, le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a dans ce cadre exhorté les hôpitaux privés à équiper des unités pour accueillir les patients atteints du virus.