Le Liban a enregistré au cours des dernières 24 heures 1.018 nouveaux cas de Covid-19 (dont un seulement en provenance de l'étranger) et quatre décès, selon le dernier bilan en date du ministère de la Santé publié lundi. Ces chiffres font grimper à 37.258 le nombre de cas cumulés depuis l’apparition de l'épidémie dans le pays en février, dont 351 décès. Au total, 16.676 patients se sont rétablis, alors que 580 personnes sont encore hospitalisées, dont 178 en soins intensifs.
L'Agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, l'Unrwa, a de son côté annoncé que 942 Palestiniens avaient été testés positifs au coronavirus depuis février, parmi lesquels 23 personnes sont décédées.
Face à la hausse vertigineuse des cas, le directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth, Firas Abiad, a indiqué que 77% des lits en unités de soins intensifs étaient occupés à travers le pays, un chiffre "très alarmant" selon lui dans un contexte de nombre de places limitées dans les hôpitaux du pays qui souffrent comme d'autres secteurs, en plus de la résurgence de la pandémie de coronavirus, de la crise économique.
Dans ce contexte, le mohafez de la Békaa, Kamal Abou Jaoudé, a décidé de fermer pendant une semaine les locaux du département régional du ministère de l'Industrie à Zahlé, dans la Békaa, après la confirmation d'un cas de contamination parmi les employés, rapporte notre correspondante dans la Békaa, Sarah Abdallah. Par ailleurs, le mohafez de Baalbeck-Hermel, Bachir Khodr, a annoncé qu'il avait déposé une notre d'information à l'encontre du vice-président de la fédération des municipalités de Baalbeck-Ouest, Atrif Choumane, qui "continue de vivre normalement et côtoie d'autres personnes alors qu'il se sait contaminé". Selon M. Khodr, il risque six mois de prison.
Dimanche, le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, avait annoncé avoir été contaminé par le virus, précisant s'être mis à l'isolement. La veille, un de ses proches, l'ancien ministre Ghassan Atallah avait également annoncé avoir été infecté.
Normes pour l'isolement de localités
Dans ce contexte de recrudescence des cas, le Comité interministériel pour le suivi du coronavirus, réuni en fin de journée au Grand Sérail, sous la présidence du Premier ministre sortant, Hassane Diab, a adopté les normes à suivre pour classer les différentes localités dans lesquelles se répand le virus afin d'y mettre en place des mesures de prévention appropriées. Cette classification se fera sur base du taux d'infections par rapport au nombre d'habitants. Les localités ayant enregistré plus de huit cas positifs pour 100.000 habitants pendant quatorze jours seront dans ce cadre isolées pendant deux semaines.
La semaine dernière, le ministre sortant de l'Éducation Tarek Majzoub avait avalisé le report de 14 jours de la rentrée scolaire en présentiel, initialement prévue le 28 septembre, recommandé par la commission chargée du suivi des mesures de prévention contre le coronavirus. De leur côté, le ministre sortant de la Santé Hamad Hassan, le directeur de l'Aviation civile Fadi el-Hassan, et le président du Conseil d'administration de la compagnie aérienne locale Middle East Airlines (MEA), Mohammad el-Hout, ont étudié "la mise en place prochainement d'un nouveau mécanisme de tests de dépistage au coronavirus pour les arrivants" à l'aéroport de Beyrouth.
Du côté des établissements pénitentiaires, le virus se répand rapidement aussi, même si les autorités se voulaient jusqu'à présent rassurantes. Les Forces de sécurité intérieure (FSI) ont ainsi dénombré 377 détenus positifs au virus dans la prison de Roumieh, la plus grande du pays, et 237 dans celle de Zahlé. Sur ces contaminations, sept patients sont actuellement hospitalisés, précise la police dans un communiqué. Un projet de loi d’amnistie générale sera discuté par l’Assemblée lors d’une séance prévue mercredi et jeudi, alors qu’une telle loi est réclamée par des proches de détenus qui craignent la propagation du coronavirus dans les prisons du pays. Ces derniers se mobilisent depuis plusieurs jours.