Le Liban a annoncé jeudi le versement de dédommagements pour les dégâts matériels causés par la double explosion meurtrière au port de Beyrouth, mais la société civile questionne la répartition et les montants annoncés face à l'ampleur du drame. Une enveloppe de 100 milliards de livres libanaises (plus de 66 millions de dollars au taux de change officiel, environ 13 millions de dollars au marché noir) sera débloquée pour ces compensations, selon la présidence.
Après la double explosion du 4 août qui a fait plus de 190 morts, 6.500 blessés et ravagé des quartiers entiers de Beyrouth, les responsables politiques, déjà accusés de corruption et d'incompétence, ont été fustigés pour leur passivité. Ce sont essentiellement des associations de la société civile qui se sont mobilisées pour aider les quartiers sinistrés.
Le président Michel Aoun a signé jeudi un décret ouvrant une "ligne budgétaire exceptionnelle de 100 milliards de livres pour verser des indemnités aux personnes affectées par l'explosion au port", a indiqué la présidence sur Twitter. Les dédommagements seront versés "selon un mécanisme qui sera mis en place par l'armée et la municipalité de Beyrouth", a-t-elle ajouté, sans plus de détails. Les indemnisations iront aux habitations et bureaux endommagés, a précisé une source à la présidence.
D'après l'armée, chargée d'évaluer les dégâts, 60.818 logements, 962 restaurants, mais aussi 19.115 établissements et sociétés commerciales ont été touchés.
Dans les quartiers en ruine, des volontaires sont quotidiennement mobilisés avec des ONG ayant pris en charge la rénovation de centaines d'immeubles. "Aujourd'hui, toute aide est la bienvenue (...) mais on peut se poser des questions sur comment, où et sur quels critères cet argent va être distribué aux gens qui en ont le plus besoin", a réagi auprès de l'AFP Edouard Bitar, président de l'ONG Live Love Lebanon. Son organisation fait partie d'une coalition d'une centaine d'ONG engagées sur le terrain. La Beirut Relief Coalition s'occupe actuellement de 500 à 600 domiciles "en phase de travaux", selon M. Bitar.
"L'envergure et l'ampleur des dégâts sont beaucoup plus grandes que ce que le gouvernement libanais pourrait prendre en charge. On attend un plan international", a-t-il poursuivi, rappelant les "disponibilités financières très limitées" du pays qui connaît une grave crise économique.
Lors d'une conférence internationale co-organisée par la France et l'ONU début août, plus de 250 millions d'euros ont été levés pour aider les Libanais, une assistance qui doit être coordonnée par les Nations unies pour arriver "directement à la population".
commentaires (8)
Et surtout, c'est faire tourner la planche a billet, puisque'n parle de livre libanaises, et donc l'inflation et la dévaluation.... Brillante idée. A moins que ce soit pour se rembourser à partir des aides étrangères, et, bien sur, prendre une commission au passage.. Allez ouste, encore une gabegie. On en est coutumié
Bachir Karim
09 h 08, le 25 septembre 2020