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Devant le GIS, Diab fait assumer ses échecs à "la classe politique au pouvoir"


Devant le GIS, Diab fait assumer ses échecs à

Le Premier ministre sortant Hassane Diab lors de la réunion du Groupe international de soutien, le 23 septembre 2020. Photo fournie par son bureau de presse.

Le Premier ministre sortant, Hassane Diab, qui a démissionné dans la foulée de l'explosion meurtrière du 4 août au port de Beyrouth, a attribué mercredi les échecs de son gouvernement à "la classe politique au pouvoir", affirmant toutefois avoir "réussi dans plusieurs cas à répondre aux demandes de la population", malgré l'hostilité d'une grande partie des Libanais contre son cabinet. Hassane Diab s'exprimait à partir de Beyrouth devant le Groupe international de soutien au Liban (GIS) réuni à New York.

"C’est à la suite de l’indignation des citoyens qu'en tant qu'académicien apolitique, j'ai accepté le 10 décembre 2019 d’assumer les responsabilités de Premier ministre, a affirmé M. Diab. (...) Mon gouvernement a réussi dans de nombreux cas à satisfaire les revendications du peuple auxquelles nous nous sommes engagés dans la déclaration ministérielle. Nous avons échoué dans d'autres cas, en raison de la forte emprise d'une classe politique qui a résisté à tout prix à toute tentative de changement, pour préserver ses acquis et sa place", a déploré M. Diab, sans préciser qui il vise exactement par ses accusations.

"Cependant, les jalons réalisés par mon gouvernement peuvent servir de tremplin pour des progrès supplémentaires", a-t-il ajouté avant d'énumérer les "réalisations" de son cabinet. Il s'agit notamment, selon lui, "du plan de redressement économique du gouvernement et sa décision de solliciter un programme d'aide du Fonds monétaire international, de la nomination de quatre nouveaux vice-gouverneurs à la Banque centrale (...), de l'audit juricomptable de la Banque centrale, du renforcement du contrôle des frontières pour lutter contre la contrebande, de la publication du décret d'application de la loi sur l'accès à l'information et enfin de la stratégie de lutte contre la corruption adoptée par le Conseil des ministres le 12 mai 2020".

En référence à la double explosion meurtrière au port de Beyrouth, le 4 août 2020, M. Diab a affirmé que "la catastrophe, qui a frappé le cœur du Liban, a dévoilé la corruption rampante et omniprésente dans la politique, dans l'administration et dans l'État". "Ma démission le 10 août 2020 était censée réveiller les politiques libanais afin qu'ils arrêtent les querelles qui ont entravé les réformes globales (...) et se rallient aux demandes incessantes du peuple pour un changement réel", a assuré le Premier ministre sortant. 

"Je crois fermement que la responsabilité première du redressement incombe aux Libanais eux-mêmes et à la mise en œuvre des réformes par l’intermédiaire des trois pouvoirs de l’État, les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, de manière transparente. En revanche, la création d’un climat propice à la croissance et le maintien de la paix et de la sécurité au Liban, dans le contexte régional actuel, est une responsabilité partagée", a déclaré M. Diab. 

"Pour aggraver une situation déjà difficile, environ deux millions de déplacés syriens et de réfugiés palestiniens ont trouvé refuge sur le territoires libanais, a-t-il noté. Dans les circonstances difficiles actuelles, porter ce lourd fardeau est insupportable, d'autant plus que plus de 55% de la population libanaise est désormais prise au piège de la pauvreté. Plus alarmant encore, est le niveau d'extrême pauvreté susceptible d'affecter plus de 45% de la population d'ici la fin de l'année selon les conclusions de l'Union européenne et des Nations unies".

"L’appui de la communauté internationale est essentiel pour surmonter les défis au Liban (...). Toutefois, remodeler un Liban meilleur dépend de notre capacité à regagner la confiance et à gagner le respect grâce à des réalisations crédibles, a conclu M. Diab. Aidez-nous à restaurer l'espoir de renaître des cendres".

Le GIS, créé en 2013, comprend les Nations unies, la Chine, la France, l'Allemagne, l'Italie, la Russie, le Royaume-Uni, les États-Unis, ainsi que l'Union européenne et la Ligue arabe.

Le Premier ministre sortant, Hassane Diab, qui a démissionné dans la foulée de l'explosion meurtrière du 4 août au port de Beyrouth, a attribué mercredi les échecs de son gouvernement à "la classe politique au pouvoir", affirmant toutefois avoir "réussi dans plusieurs cas à répondre aux demandes de la population", malgré l'hostilité d'une grande partie des Libanais contre son...