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La notation souveraine libanaise « peu susceptible » d’être modifiée, selon Moody’s

La notation souveraine libanaise « peu susceptible » d’être modifiée, selon Moody’s

Moody's n’a pas pu fournir de perspective à cette notation, positive ou négative, comme ce fut le cas fin juillet. Photo AFP

Après avoir dégradé, en juillet dernier, la notation souveraine libanaise à « C », soit la plus basse note, et retiré, peu de temps après, les notations des trois banques du pays qu’elle surveille – Bank Audi, Bank Byblos et BLOM Bank –, l’agence de notation américaine Moody’s a expliqué mardi que la notation « est peu susceptible » d’être modifiée. En effet, selon Elisa Parisi-Capone, vice-présidente de l’une des trois plus grandes agences de notation avec Fitch et Standard & Poor’s (S&P), les principales raisons de cette mauvaise note sont « la restructuration (de la dette publique qui s’est élevée à 93,1 milliards de dollars à fin mai), les conditions macroéconomiques, financières et sociales (…) et (sa) estimation des pertes importantes », sans toutefois fournir de chiffres. L’agence précise que cette notation implique une estimation de perte pour les créanciers de plus de « 65 % », le Liban ayant déclaré un défaut sur sa dette en devise – les eurobonds – depuis mars dernier.

Le pays du Cèdre traverse depuis près d’un an une grave crise économique et financière, doublée d’une déprécation de la livre (le taux dollar/livre était à 7 600 livres mercredi, selon le site Lebaneselira.org). À cela s’ajoute la double explosion qui a eu lieu au port de Beyrouth le 4 août dernier et qui a ravagé une bonne partie de la capitale, causant des dégâts estimés entre 3 et 5 milliards de dollars selon plusieurs observateurs.

Pour toutes ces raisons, auxquelles s'ajoute le chantier de réformes qui attend le prochain gouvernement pour obtenir l’aide financière de la part du Fonds monétaire international (FMI) et de la communauté internationale dans son ensemble, l’agence de notation n’a pas pu fournir de perspective à cette notation, positive ou négative, comme ce fut le cas fin juillet.

Pour que la notation libanaise s’améliore, la croissance économique, les taux d’intérêts et la faculté d’engendrer des surplus budgétaires primaires (sans compter le service de la dette) devront aller dans le sens d’une dette soutenable, selon l’agence américaine.

Dans son rapport publié lundi, Moody’s remarque que le « fardeau de la dette » libanaise ressemble à celui supporté par la Grèce avant son défaut en 2012. L’agence de notation estime également que le PIB libanais s’est contracté de -6,9 % en 2019 environ alors qu’il connaîtra une contraction de -22,5 % cette année, pour ensuite remonter en 2021 à un niveau similaire à celui de 2019 (-6,6 %). Quant à l’inflation, elle l’a estimée à 150 % à la fin de cette année, ayant déjà atteint 112,39 % en juillet en rythme annuel selon l’Administration centrale de la statistique, pour tomber à 100 % en 2021. Le ratio dette/PIB, estimé à 175,6 % par le gouvernement en avril dernier, a atteint pour Moody’s 178,3 % à fin 2019 et s’élèvera à 209,7 % à la fin de cette année, pour ensuite diminuer à 167,7%.

Les deux autres agences n’ont toujours pas modifié leurs évaluations, la notation libanaise étant qualifiée en mars de « défaut sélectif », soit « RD » (restricted default), pour Fitch, et « SD/SD » (selected default) pour S&P.

Après avoir dégradé, en juillet dernier, la notation souveraine libanaise à « C », soit la plus basse note, et retiré, peu de temps après, les notations des trois banques du pays qu’elle surveille – Bank Audi, Bank Byblos et BLOM Bank –, l’agence de notation américaine Moody’s a expliqué mardi que la notation « est peu susceptible » d’être modifiée. En effet, selon Elisa...