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Politique - Crise au Liban

Paris presse les forces politiques de mettre en œuvre l'ensemble des engagements qu'elles ont pris

Quarante jours après la double explosion au port de Beyrouth, le Coordonnateur spécial des Nations Unies au Liban, Jan Kubis, commémore "une tragédie, un crime".

Paris presse les forces politiques de mettre en œuvre l'ensemble des engagements qu'elles ont pris

Le Quai d'Orsay. Photo AFP/JEAN-PIERRE MULLER

Le ministère français des Affaires étrangères a appelé vendredi les forces politiques libanaises à assumer leur responsabilité en mettant en œuvre les engagements de réformes qu'elles ont pris pour sortir le Liban de sa crise, dans le cadre de l'initiative lancée à Beyrouth par le président Emmanuel Macron.

Lors d'un point de presse vendredi, la porte-parole du Quai d'Orsay, Agnès von der Mühll, a esquivé une question sur les sanctions américaines qui ont visé mardi les anciens ministres libanais Ali Hassan Khalil (Amal) et Youssef Fenianos (Marada).

"Est-ce que la France a été prévenue en avance des sanctions américaines frappant des politiques libanais et estimez-vous que ces sanctions sont positives ou négatives pour mettre en place un nouveau gouvernement au Liban ?", indique le communiqué du Quai d'Orsay. 

"Comme le Président de la République et le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères l'ont exprimé à plusieurs reprises, la priorité aujourd'hui au Liban va à la formation d'un gouvernement de mission qui puisse assurer les réformes indispensables à la stabilité et à la prospérité du pays. Les forces politiques libanaises se sont engagées, sans aucune exception, à soutenir cette démarche. Il relève aujourd'hui de leur responsabilité de mettre en œuvre l'ensemble des engagements qu'elles ont pris. Comme l'a souligné le président de la République à Beyrouth, ce processus est d'abord un processus de confiance, d'engagements réciproques, d'exigences. La France est dans cette logique aujourd'hui", a répondu la porte-parole de la diplomatie française.

Les États-Unis ont imposé mardi des sanctions contre les anciens ministres des Travaux publics, Youssef Fenianos, et des Finances, Ali Hassan Khalil, pour "corruption" et soutien au Hezbollah, considéré par Washington comme une organisation terroriste. Dans un communiqué, le département américain du Trésor indique que les deux ministres ont "fourni un soutien matériel au Hezbollah et se sont livrés à des actes de corruption". Certains observateurs craignent que ces sanctions ne viennent entraver les efforts de la formation du nouveau gouvernement par le Premier ministre désigné, Moustapha Adib. Emmanuel Macron, qui s'est rendu à deux reprises à Beyrouth depuis l'explosion meurtrière du 4 août au port, avait appelé dans sa feuille de route pour une sortie de crise les dirigeants libanais à former un cabinet sous quinze jours. Une mission qui risque d'échouer, ce délai devant expirer en principe mercredi.

"Une tragédie, un crime"

Entre temps, à Beyrouth, alors que le pays marque les 40 jours après la double explosion au port de Beyrouth qui a fait le 4 août 192 morts et 6.500 blessés, le Coordonnateur spécial des Nations Unies au Liban, Jan Kubis, très critique vis-à-vis de la classe politique au pouvoir dans le pays, a commémoré cette catastrophe, la qualifiant de "tragédie" et de "crime", et appelant à une enquête transparente et une reddition des comptes.

"Avec un cœur lourd, nous commémorons les victimes, 40 jours après l'explosion dévastatrice de Beyrouth. Seules une enquête crédible et transparente, une reddition des comptes complète et une justice entière peuvent empêcher la répétition d'une telle tragédie, d'un tel crime", a écrit M. Kubis sur son compte Twitter.

L'édito de Issa GORAIEB

Les alliances meurtrières

De l'aveu même des autorités, la déflagration, qui a fait au moins 192 morts, plus de 6.500 blessés et dévasté de nombreux quartiers de Beyrouth, a été provoquée par une importante quantité de nitrate d'ammonium stockées depuis plus de six ans "sans mesures de précaution" dans un entrepôt du port. Quelque 2.750 tonnes de ce produit extrêmement dangereux avaient été initialement stockées. Les principaux dirigeants de l'État, en premier lieu le président de la République Michel Aoun et le Premier ministre démissionnaire Hassane Diab, avaient été avertis des dangers que représentait cette cargaison. Face à l'indignation provoquée par la tragédie du 4 août, les responsables se sont rejetés la responsabilité.

Pour ne rien arranger, un énorme incendie s'est déclaré jeudi, dans ce même port, recouvrant toute la capitale d'une épaisse fumée noire toxique, et semant la panique parmi les riverains encore traumatisés par la tragédie du 4 août. Le feu n'a été éteint que près de 24h plus tard. Il s'agissait du deuxième incendie en quelques jours dans le port. Mercredi, des monticules de déchets, de bois et de pneus avaient déjà pris feu. Deux enquêtes sont actuellement en cours, l'une sur la catastrophe du 4 août, et l'autre sur l'incendie du 10 septembre. Mais ces enquêtes sont largement critiquées par la population et la communauté internationale qui doutent de leur efficacité et leur indépendance.

Le ministère français des Affaires étrangères a appelé vendredi les forces politiques libanaises à assumer leur responsabilité en mettant en œuvre les engagements de réformes qu'elles ont pris pour sortir le Liban de sa crise, dans le cadre de l'initiative lancée à Beyrouth par le président Emmanuel Macron.Lors d'un point de presse vendredi, la porte-parole du Quai...

commentaires (4)

Berri considère le pays comme son jardin privé. Il invente des faits qui n'ont jamais été conclus. Il fait obstruction à la formation du gouvernement, et ne se contente pas de ses obstructions au parlement.

Esber

20 h 27, le 12 septembre 2020

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Commentaires (4)

  • Berri considère le pays comme son jardin privé. Il invente des faits qui n'ont jamais été conclus. Il fait obstruction à la formation du gouvernement, et ne se contente pas de ses obstructions au parlement.

    Esber

    20 h 27, le 12 septembre 2020

  • "... Paris presse les forces politiques de mettre en œuvre l'ensemble des engagements qu'elles ont pris ..." -.- Chuuut! C'est l'heure de la sieste du président. Veuillez revenir plus tard.

    Gros Gnon

    15 h 27, le 12 septembre 2020

  • Qu on la signe cette petition ,

    Claudefourzali@hotmail.com

    14 h 39, le 12 septembre 2020

  • Nous libanais, devons signer une pétition pour attaquer ces pourris pour négligence, crime contre l’humanité, association de malfaiteurs et haute trahison. Tant qu’ils ne sont pas condamnés ils continueront à enfoncer le pays jusqu’à l’achever.

    Sissi zayyat

    13 h 49, le 12 septembre 2020

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