Appel à un cessez-le-feu mondial: l'ONU déplore un manque de concrétisation

L'ONU a déploré mercredi le peu de concrétisation à ce jour de l'appel à un cessez-le-feu mondial lancé en mars par son chef afin de faciliter la lutte contre la pandémie de Covid-19 dans les pays en conflit.

Après trois mois de négociations difficiles, le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté le 1er juillet une résolution appuyant cet appel d'Antonio Guterres en réclamant trois mois de "pause humanitaire" dans les affrontements, qui s'achèvent à la fin du mois.

"La réponse initiale (à l'appel au cessez-le-feu) a été encourageante. Plusieurs cessations temporaires des hostilités ont été annoncées - de la Colombie à l'Ukraine et des Philippines au Cameroun", a relevé la secrétaire générale adjointe de l'ONU pour les Affaires politiques, Rosemary DiCarlo. "Cependant, beaucoup ont expiré sans être renouvelées, se traduisant par peu d'amélioration sur le terrain", a-t-elle regretté lors d'une visioconférence du Conseil de sécurité organisée à la demande de la France et de la Tunisie, à l'origine de la résolution de juillet.

Pour son collègue responsable des Affaires humanitaires à l'ONU, Mark Lowcock, "à moyen et long terme, les pays en conflit les plus fragiles vont être ceux qui seront les plus touchés par le Covid-19". "Les risques de conflit, l'instabilité, l'insécurité, la violence et le déplacement de populations sont en augmentation", a-t-il averti en prédisant au Conseil de sécurité un surcroît de travail à l'avenir.

Ce responsable a déploré qu'en dépit des appels répétés de l'ONU, le travail des organisations humanitaires continue d'être entravé, notamment par des refus de visas. Secrétaire général pour les Opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix a indiqué de son côté au Conseil de sécurité que les rotations de Casques bleus avaient repris après une suspension temporaire au printemps due au développement de la pandémie. Elles se produisent en application de règles strictes, dont 14 jours de confinement avant le déploiement des militaires, a-t-il dit.

"Au 9 septembre, à travers tous les terrains d'opérations impliquant plus de 100.000 militaires et civils de l'ONU, 1.049 cas ont été enregistrés dont 609 personnes guéries et 440 personnes toujours malades de la maladie qui a fait 18 morts", a précisé Jean-Pierre Lacroix.