Le président du Conseil italien, Giuseppe Conte, arrivé dans la nuit à Beyrouth pour une visite officielle, a appelé mardi à la formation rapide d'un gouvernement chargé de piloter la reconstruction de la capitale dévastée par la double explosion du 4 août dernier et de mettre en place un programme de réformes répondant aux demandes légitimes du peuple et de la communauté internationale.
Moustapha Adib a été chargé de former le prochain gouvernement à la suite de la démission du cabinet de Hassane Diab sous la pression de la rue, qui tient les autorités responsables de la tragédie du port de Beyrouth qui a fait 192 morts et plus de 6.500 blessés, selon un dernier bilan provisoire. Le 1er septembre, le président français Emmanuel Macron, en visite au Liban, avait déclaré que toutes les formations politiques libanaises s'étaient engagées à faciliter la formation d'un nouveau cabinet dans un délai de 15 jours.
"Il est temps de regarder vers l'avant et de construire la confiance entre les citoyens, puis entre les citoyens et l’État afin d'écrire une nouvelle page de l'histoire du Liban", a déclaré M. Conte lors d'un point presse au palais de Baabda à l'issue d'un entretien avec le président libanais Michel Aoun. Le Premier ministre italien a présenté les condoléances du gouvernement et du peuple italien et rappelé que Rome a été à l'avant-garde de l'aide d'urgence en lançant l'opération humanitaire "Emergenza Cedri".
""C'est un grand défi, mais avec l'engagement des autorités libanaises en faveur d'un processus de renouveau des institutions et de la gouvernance, tout ceci devient possible. C'est ce que demandent la société civile et les citoyens depuis longtemps", a-t-il déclaré. Et de poursuivre : "L'Italie, qui respecte la souveraineté du peuple libanais, restera à ses côtés pour la formation rapide d'un gouvernement chargé de piloter la reconstruction et de mettre en place un programme de réformes répondant aux demandes légitimes du peuple", a poursuivi le chef du gouvernement italien. "L'Italie contribuera à assurer la stabilité et à la croissance économique du pays (...) Le Liban a le droit d'avoir un avenir de paix et de prospérité", a-t-il conclu.
"Votre soutien au Liban est l'illustration des relations particulières entre nos deux pays", a déclaré le président Aoun à son hôte, selon la présidence. "Nous espérons que vous nous aiderez à affronter les conséquences de la présence des réfugiés, à contribuer au relèvement du pays par l'économie et à surmonter les effets de l'explosion du port", a ajouté le chef de l'Etat selon cette même source.
Entretiens avec Berry et Adib
Giuseppe Conte s'est également rendu au port de Beyrouth, sur les lieux de la double explosion qui a ravagé la capitale le 4 août. Il est monté ensuite à bord du navire de la marine militaire italienne San Giusto, qui a jeté l’ancre au port de Beyrouth il y a une vingtaine de jours, conformément au plan d'assistance portée par Rome au Liban.
Le chef du gouvernement italien a ensuite été reçu à Aïn el-Tiné par le président du Parlement, Nabih Berry.
Il s'est également entretenu avec le Premier ministre désigné Moustapha Adib. Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), M. Conte a "souhaité bonne chance à M. Adib dans ses nouvelles fonctions" et espéré qu'"un gouvernement soit formé au plus vite". De son côté, le PM désigné a remercié le président du Conseil italien pour "l'aide immédiate de son pays envers le Liban après l'explosion de Beyrouth" et salué le fait que l'Italie se tienne aux côtés du Liban "en cette période délicate que le pays traverse".
Il a également rencontré le Premier ministre sortant, Hassane Diab, et des représentants de la société civile.
Il a conclu sa tournée par une visite à l'hôpital de campagne italien installé dans le campus de l'Université libanaise à Hadeth. "Le soutien doit être accordé à ceux qui ont le sens des responsabilités et qui sont fortement attachés à s'engager dans un processus de réformes", a-t-il déclaré à l'issue de cette visite. "Le Liban est dans une situation d'urgence à plusieurs niveaux. Il y a de grandes souffrances. Le pays a besoin d'un nouveau pacte fort", a-t-il ajouté, en référence au "nouveau pacte politique" auquel le président français Emmanuel Macron avait appelé de ses vœux.
Lundi soir, Giuseppe Conte avait été reçu à son arrivée à l'aéroport international de Beyrouth par la vice-Premier ministre libanaise et ministre sortante de la Défense, Zeina Acar.
commentaires (3)
Bravo l'Italie , ils ont des gros problèmes chez eux , en venant au Liban il a oublié les siens pour 24 heures
Eleni Caridopoulou
23 h 30, le 08 septembre 2020