Collaborateur du Washington Post et critique du régime saoudien après en avoir été proche, Jamal Khashoggi a été assassiné et son corps découpé en morceaux en octobre 2018 dans le consulat d'Arabie saoudite à Istanbul où il s'était rendu pour récupérer un document. Il était âgé de 59 ans au moment de sa mort et ses restes n'ont jamais été retrouvés. Ce meurtre a plongé l'Arabie saoudite dans l'une de ses pires crises diplomatiques et terni l'image du prince héritier Mohammed ben Salmane, dit "MBS", désigné par des responsables turcs et américains comme le commanditaire du meurtre.
Après avoir nié l'assassinat, puis avancé plusieurs versions des faits, Riyad a affirmé qu'il avait été commis par des agents saoudiens qui auraient agi seuls et sans recevoir d'ordres de leurs dirigeants. La justice saoudienne s'est elle-même saisie de l'affaire. A l'issue d'un procès opaque, cinq Saoudiens avaient été condamnés à mort et trois autres à des peines de prison pour l'assassinat, sur un total de 11 personnes inculpées. Les trois autres avaient été "blanchies". Ce verdict prononcé en décembre dernier avait été critiqué par les organisations internationales de défense des droits humains.
La justice turque a commencé début juillet à juger par contumace 20 Saoudiens, dont deux proches du prince héritier, l'ex-conseiller Saoud al-Qahtani et l'ancien numéro deux du renseignement, le général Ahmed al-Assiri, identifiés comme les commanditaires du meurtre.
Le premier a fait l'objet d'une enquête en Arabie saoudite mais n'a pas été inculpé "en raison de preuves insuffisantes" et le second, mis en accusation, a été acquitté pour les mêmes motifs, selon le parquet saoudien. Les deux hommes ont été officiellement évincés du cercle politique du prince hériter.
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