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Les inspecteurs ont eu accès à l'un des deux sites en Iran, qui continue d'enrichir de l'uranium

Les inspecteurs ont eu accès à l'un des deux sites en Iran, qui continue d'enrichir de l'uranium

Le drapeau de la République islamique d'Iran à la centrale nucléaire de Bouchehr, le 10 novembre 2019. Photo d'illustration AFP

Sous la pression américaine, l'Iran a autorisé l'AIEA à accéder à un site nucléaire suspect, mais son stock d'uranium est désormais dix fois supérieur à la limite autorisée, selon des rapports consultés vendredi par l'AFP.

Les inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ont pu se rendre sur l'un des deux sites soupçonnés d'avoir abrité dans le passé des activités nucléaires non déclarées, est-il écrit dans le premier rapport. Ils ont pu prélever des échantillons dont les résultats d'analyse seront disponibles dans trois mois, selon un diplomate interrogé par l'AFP.

Rien n'indique que les activités nucléaires présumées remontant à plus de 15 ans, sans lien avec les opérations actuelles de l'Iran, constituent une quelconque menace à l'heure actuelle. Mais en vertu de ses engagements auprès de l'AIEA, l'Iran est tenu d'accepter les inspections demandées, soulignent les spécialistes.
"L'Agence effectuera une visite du deuxième lieu spécifié plus tard, en septembre 2020, à une date déjà convenue avec l'Iran", précisent les rapports.

Pendant de nombreux mois, Téhéran avait refusé de satisfaire aux demandes de l'Agence onusienne, fondées selon lui sur des allégations d'Israël. Les Etats-Unis, même s'ils ne sont plus parties depuis deux ans et demi à l'accord sur le nucléaire iranien signé en 2015 à Vienne, ont exercé une importante pression sur Téhéran à propos de ces sites anciens, accusant le pays de dissimulation, pour pousser les Européens, la Russie et la Chine à quitter à leur tour l'accord. L'Iran a cédé fin août, après l'adoption en juin d'une résolution des gouverneurs de l'AIEA, déposée par les Européens, l'exhortant à jouer la transparence avec la communauté internationale. Cette résolution admonestant la République islamique était la première depuis 2012, période à laquelle les grandes puissances soupçonnaient l'Iran de vouloir se doter de la bombe atomique, ce que Téhéran a toujours nié.

Le premier rapport diffusé vendredi fait également le point sur un autre site non déclaré à l'Agence, où cette dernière a décelé des particules d'uranium l'année dernière. L'Agence a analysé des échantillons provenant de ce site, dont les résultats n'étaient "pas contradictoires" avec les informations fournies par l'Iran sur l'origine possible des particules. "Cependant, l'Agence a récemment informé l'Iran qu'il y a un certain nombre d'autres découvertes pour lesquelles des clarifications et des informations supplémentaires doivent être fournies", indique le rapport.

Stock d'uranium 
Si Téhéran a entamé une nouvelle phase en ouvrant les portes de ses installations au gendarme du nucléaire, il n'a toutefois pas renoncé à enrichir de l'uranium, en représailles au retrait américain.

Selon le deuxième rapport consulté par l'AFP vendredi, la quantité d'uranium faiblement enrichi accumulée par Téhéran atteignait fin août 2105,4 kg pour une limite autorisée à 202,8 kilos (ou 300 kilos équivalents UF6). Dans le précédent rapport remontant à juin, ce stock était de 1571,6 kilos. L'Iran continue également d'utiliser des centrifugeuses plus perfectionnées pour enrichir l'uranium que celles autorisées par l'accord, adopté après de fastidieuses négociations ayant duré plusieurs années.

En riposte au rétablissement des sanctions américaines, Téhéran poursuit donc sa trajectoire de production d'uranium, qui dépasse désormais d'environ dix fois le seuil fixé. L'Iran avait annoncé en janvier ne plus se considérer tenu par les obligations listées, pouvant laisser craindre le passage à un taux d'enrichissement de 20%. Cette étape aurait considérablement accéléré le processus pouvant mener à la fabrication d'une bombe. A la mi-février, Téhéran s'était dit disposé à annuler tout ou partie des mesures prises pour se désengager de l'accord, mais seulement si l'Europe lui assurait en échange des avantages économiques "significatifs".

Sous la pression américaine, l'Iran a autorisé l'AIEA à accéder à un site nucléaire suspect, mais son stock d'uranium est désormais dix fois supérieur à la limite autorisée, selon des rapports consultés vendredi par l'AFP.
Les inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ont pu se rendre sur l'un des deux sites soupçonnés d'avoir abrité dans le passé des...