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Veto américain à une résolution sur les jihadistes étrangers

Veto américain à une résolution sur les jihadistes étrangers

Réunion du Conseil de sécurité de l'ONU à New York. Photo d'archives AFP

Les Etats-Unis ont mis lundi à l'ONU leur veto à une résolution sur le sort des combattants jihadistes étrangers au motif que le texte ne demandait pas leur rapatriement, illustrant un fossé qui se creuse avec leurs alliés européens.

Rédigé par l'Indonésie, membre non permanent du Conseil de sécurité, le texte a recueilli 14 voix en sa faveur, seuls les Etats-Unis votant contre.

Le projet de résolution se bornait à encourager les membres de l'ONU à réinsérer dans leur société ces ex-combattants dont plusieurs milliers sont détenus en Syrie et Irak, une fois leur éventuelle peine de prison accomplie, et à apporter une aide particulière à leurs femmes et enfants.

Washington, qui a été soutenu lors des négociations par Moscou pour inclure le terme "rapatriement" dans le texte, défend depuis longtemps la nécessité de rapatrier dans leur pays d'origine les combattants étrangers jihadistes détenus en Syrie et en Irak. Les Européens mais aussi des pays arabes sont contre cette politique, préférant qu'ils soient jugés et purgent leur peine dans le pays où ils ont commis leurs crimes.

En Europe, plusieurs pays comme la France ou la Belgique ont adopté une politique du cas par cas pour rapatrier des enfants (voire leur mère) de jihadistes détenus au Moyen-Orient. Sur ce sujet de la lutte contre le terrorisme, a priori consensuel jusqu'à présent en Occident dans les instances internationales, la décision des Etats-Unis d'utiliser leur veto est spectaculaire et semble traduire une irritation croissante de Washington à l'égard des Européens.

Plus tôt dans le mois, les Européens avaient rejeté sèchement à l'ONU un projet de résolution américain destiné à prolonger un embargo sur les armes imposé à l'Iran comme une tentative américaine de faire rétablir des sanctions internationales contre Téhéran.

"C'est très dommage" que Washington ait choisi le veto, a réagi un diplomate européen sous couvert d'anonymat.

La semaine dernière, lors d'un débat consacré au contreterrorisme, l'ambassadrice américaine à l'ONU, Kelly Craft, avait déploré que les Européens, comme sur le sujet de l'Iran selon elle, préférent "se mettre la tête dans le sable" face à "la grave menace" posée par les combattants jihadistes étrangers.

"Nous devons travailler ensemble pour éviter que la population de combattants terroristes étrangers détenus en Syrie et en Irak, comme les membres de leurs familles, ne deviennent pas le noyau" d'une relance du groupe Etat islamique, avait-elle ajouté, en évoquant des négociations difficiles sur le texte indonésien.

Le veto américain représente un camouflet pour l'Indonésie qui avait fait de ce texte l'une des priorités de sa présidence en août du Conseil de sécurité. Pour ce pays, le recours au veto des Etats-Unis est "illogique". Sous couvert d'anonymat, certains diplomates ont qualifié l'attitude de Washington de "puérile".

Les Etats-Unis ont mis lundi à l'ONU leur veto à une résolution sur le sort des combattants jihadistes étrangers au motif que le texte ne demandait pas leur rapatriement, illustrant un fossé qui se creuse avec leurs alliés européens.Rédigé par l'Indonésie, membre non permanent du Conseil de sécurité, le texte a recueilli 14 voix en sa faveur, seuls les Etats-Unis votant contre.Le...