Lancement d’une stratégie nationale d’investissement social de l’aide humanitaire

The Zovighian Partnership, une plateforme d’investissement social, a lancé hier sa « stratégie nationale d’investissement social pour financer une intervention d’urgence centrée sur les citoyens », suite à la double explosion au port de Beyrouth, qui a dévasté des quartiers entiers de la capitale.

Ce document de travail a été « codéfini et cosigné par des organisations, des initiatives et des citoyens de l’écosystème de la réponse locale » à la catastrophe, dont Peter Mouracadé (fondateur de Muwatin Lebnene et cofondateur de Basecamp), Yasmin Kayali Sabra (cofondatrice et chef du bureau de communication de Basmeh & Zeitooneh), Nadine Hamadeh (directrice exécutive de The Lebanese Democratic Women’s Gathering – RDFL) et Samer Makarem (organisateur et stratège de Minteshreen et membre de Basecamp).

« Nous avons arrêté d’être des citoyens privés pour devenir un collectif », a affirmé Lynn Zovighian lors de sa présentation. « En l’absence d’État, les institutions publiques, c’est nous », souligne-t-elle. Premier d’une série, ce document de travail s’apparente à une base de données donnant au public les moyens d’activer, de manière optimale et sur la durée, l’afflux d’aide et d’investissement humanitaire au Liban.

Dès après la double explosion, des centaines de volontaires se sont rendus dans les quartiers sinistrés pour y aider les habitants, mais leur désorganisation les a rapidement freinés jusqu’à ce que diverses organisations entrent en scène. « Nous avons installé Basecamp à Mar Mikhaël d’où nous avons pu organiser l’aide et envoyer les volontaires en mission, explique Peter Mouracadé. Avec les autres acteurs de la société civile présents sur le terrain, nous avons ainsi pu former une coalition pour mettre en commun nos ressources et trouver des solutions. »

« Aujourd’hui, il existe une nécessité de soutien psychologique et social ainsi qu’une aide technique à la reconstruction », annonce Peter Mouracadé. En effet, une vingtaine de jours après la catastrophe, les besoins ont évolué et le nombre de volontaires a diminué, mais l’aide humanitaire n’en est encore qu’à ses débuts. L’initiative de The Zovighian Partnership a donc pour but de donner les moyens à la société civile de s’organiser autour d’un projet citoyen pour reconstruire Beyrouth et « reprendre possession du futur du Liban », conclut Lynn Zovighian.