Le président de l’Association des commerçants de Beyrouth (ACB), Nicolas Chammas, a annoncé lundi que les commerces souhaitent rouvrir dès mercredi, qualifiant d'"injustes pour le secteur commercial" les mesures de fermeture des magasins prévues dans le cadre du bouclage partiel du pays décidé par les autorités pour tenter d'enrayer la propagation du Covid-19.
"Nous voulons rouvrir nos magasins mercredi et nous disons à l’État que la décision injuste de fermeture pour le secteur commercial ne peut plus continuer", a déclaré Nicolas Chammas à l'issue d'une réunion urgente des syndicats du secteur du commerce, assurant qu'ils respecteront les mesures barrières et de précaution contre le Covid-19. "Nous voulons rouvrir nos portes six heures par jour au moins", a encore fait savoir le président de l’ACB. Cette demande a d’ailleurs été entendue par le ministre démissionnaire de l’Intérieur, Mohammad Fahmi, qui a exprimé sa volonté de l’appliquer "à condition de respecter l’ensemble des mesures sanitaires".
En effet, un nouveau bouclage a été déclaré le 21 août et est prévu jusqu'au 7 septembre. Il a pour objectif de lutter contre la propagation de l’épidémie, alors que les autorités sanitaires semblent avoir perdu le contrôle de la situation, notamment depuis les explosions du 4 août à Beyrouth. Ce nouveau confinement ne concerne pas les quartiers sinistrés de la capitale et est assorti d'un couvre-feu quotidien de 18h à 6h. L'aéroport international de Beyrouth continue de fonctionner. Ces mesures de confinement portent un nouveau coup dur à l'activité économique du pays, déjà fortement éprouvée depuis plusieurs mois par la pire crise économique et financière de l’histoire du Liban.
"75% des entreprises en danger de fermeture"
Par ailleurs, le président de l'ACB est revenu sur les dégâts causés par la double explosion dans le port de Beyrouth qui a fait 181 morts, plus de 6 500 blessés et dévasté plusieurs quartiers de la capitale, faisant plus de 300 000 sans-abris. "Des milliers de magasins et de sociétés ont été détruits totalement ou partiellement à la suite de l'explosion", a indiqué Nicolas Chammas qui a exprimé une certaine "déception vis-à-vis de la communauté internationale car l'explosion de Beyrouth n'a pas suscité de mouvement d'argent massif".
Au vu de la situation économique générale du pays bousculée par les explosions du 4 août, le dirigeant a estimé que "75 % des entreprises du secteur sont dorénavant en danger de fermeture et que, seules 25 % survivront si aucun plan de sauvetage économique n’est lancé".
Sur le plan politique, Nicolas Chammas a plaidé en faveur de la formation d'un nouveau gouvernement de "salut national", composé "de femmes et d'hommes d'État"" Nous ne voulons pas de débutants ou d'amateurs car les Libanais ne sont pas des cobayes", a-t-il ajouté. Alors que le gouvernement de Hassane Diab a démissionné le 10 août dernier, le président Michel Aoun n'a toujours pas fixé de date pour les consultations parlementaires contraignantes visant à désigner un nouveau Premier ministre.
commentaires (1)
C'est peut-être même moins risqué d'aller dans un "petit commerce" que dans un supermarché. Surtout pour un tout petit réassort Si chacun d'entre nous respecte au maximum les recommandations sanitaires. Alors pourquoi pas?
Sybille S. Hneine
19 h 55, le 24 août 2020