Le sort d'un suspect dans le cadre de l'affaire du triple meurtre qui a eu lieu il y a trois jours à Kaftoun, dans le caza du Koura, était toujours inconnu lundi après-midi, après un raid des forces de sécurité durant lequel une explosion a eu lieu, à Aamiriyé, près de Biré, dans le Akkar, au Liban-Nord.
En matinée, l'Agence nationale d'information (Ani, officielle) rapportait que le suspect Youssef K., un récidiviste âgé de 40 ans, s'était retranché dans la chambre d'un réfugié syrien au moment de la descente des services de renseignement des Forces de sécurité intérieure. Des coups de feu ont été entendus avant qu'une explosion retentisse. L'agence affirmait alors que c'est le forcené qui s'était donné la mort en actionnant une charge explosive.
Toutefois, en début d'après-midi, l'Ani a rapporté que le sort de cet individu restait inconnu. Selon la chaîne LBCI, des bonbonnes de gaz qui se trouvaient dans la cuisine de ce logement auraient explosé lors de l'échange de tirs. L'Orient-Le Jour a tenté de joindre le porte-parole des Forces de sécurité intérieure (FSI), le colonel Joseph Mousallem, sans succès.
Le président de la municipalité de Biré, Mohammad Wehbé, a indiqué que selon ses informations, personne n'habitait dans ce local agricole appartenant à un habitant d'une localité voisine. Il a cependant affirmé que le lieu "était utilisé par des criminels pour des motifs suspects", ajoutant que des "indices d'ordre criminel" ont été décelés sur les lieux.
Les forces de l'ordre ont également procédé à l'arrestation de plusieurs individus dans les milieux des réfugiés syriens à Kouachra, Biré et Khirbet Daoud, confisquant deux ordinateurs portables retrouvés sur le site de l'explosion à Aamiriyé. Selon l'Ani, plusieurs personnes interpellées seraient proches du suspect.
Dans la nuit de vendredi à samedi, deux policiers municipaux et le fils du président du conseil municipal de Kaftoun assuraient la surveillance dans le village dans le cadre des mesures prises pour lutter contre les cambriolages, mais aussi contre la propagation du coronavirus, notamment en ce qui concerne le couvre-feu instauré sur l’ensemble du territoire entre 18h et 6h. Ils se trouvaient à l’entrée du village lorsqu’une voiture suspecte, sans plaque d’immatriculation, a refusé de s’arrêter. Les occupants du véhicule – au nombre de quatre – avaient ouvert le feu, faisant donc trois victimes.
Selon des sources de sécurité citées par la chaîne LBCI, les empreintes de Youssef K. ont été relevées dans le véhicule qui a été utilisé dans l’opération. D'après ces sources, Bahjat T., le dernier propriétaire du véhicule, une Honda, a été arrêté. Il a confié lors de son interrogatoire que c’était son frère Khaled qui utilisait la voiture. D’après ces sources également, Ahmad C., lui aussi un récidiviste, et Ihab C. étaient à bord du véhicule.
Se basant sur ces informations, une patrouille des forces spéciales avait perquisitionné dimanche à l’aube la maison d’Ihab à Beddaoui qui, armé de grenades et d’une mitraillette, a blessé l’un des militaires. Ce n’est que suite à l’intervention de sa famille et des agents des forces conjointes palestiniennes dans le camp qu’il a accepté de se rendre.
Toujours d’après ces sources, les enquêteurs suspectent l’implication dans ce crime d’une cinquième personne, qui se trouvait à bord d’une seconde voiture chargée de couvrir les quatre suspects. Samedi matin, les forces de l’ordre ont retrouvé la voiture, avec à son bord des armes abandonnées par les assaillants. Ce crime a suscité de nombreuses réactions de responsables politiques et de notables de la région.
commentaires (3)
Daech , armé jusqu'aux dents, pullule un peu partout au Liban Nkrd et autour de Ersal
Chucri Abboud
13 h 56, le 24 août 2020