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Société - Explosions de Beyrouth

Les recherches se poursuivent 17 jours après le drame

Selon l'armée, 42 pays ont envoyé 192 avions et cinq bateaux transportant des aides alimentaires et médicales depuis le 4 août dernier.

Les recherches se poursuivent 17 jours après le drame

Des pelleteuses de l'armée libanaise sur les lieux de l'explosion du 4 août dernier, près des silos du port de Beyrouth, le 21 août 2020. Photo tirée du compte Twitte de l'armée libanaise

Les recherches pour retrouver des corps de disparus se poursuivaient vendredi dans le port de Beyrouth, 17 jours après la double explosion qui a ravagé le 4 août dernier plusieurs quartiers de la capitale libanaise, faisant plus de 180 morts et plus de 6500 blessés, selon un bilan encore provisoire, laissant également 300.000 personnes sans abri.

Des photos publiées dans la journée par l'armée libanaise montrent des pelleteuses de la troupe déblayant des gravats dans la zone des silos de blé éventrés par la déflagration, sous la supervision de soldats effectuant également des recherches.


La déflagration du 4 août a été causée, selon les explications officielles, par un incendie dans un hangar du port contenant 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium, stockées sans précaution depuis 2014. De nombreux officiels, à leur tête le président de la République et le Premier ministre démissionnaire, ont reconnu au cours des deux dernières semaines avoir été tenus au courant de la présence d'un tel stock de produits chimiques, en périphérie directe de la capitale libanaise. Selon les autorités, une vingtaine de personnes qui seraient décédées dans les explosions sont encore portées disparues.

Balle perdue
Mercredi, le corps du pompier Joe Bou Saab, un des membres de l’équipe dépêchée au port pour éteindre l'incendie qui s'était déclaré avant l'explosion meurtrière, avait été retrouvé dans les décombres. Il était le dernier pompier encore porté disparu après les déflagrations. Les soldats du feu libanais ont payé un lourd tribut avec dix morts. Vendredi, ses proches et ses compagnons pompiers lui ont rendu un dernier hommage.

Le cercueil transportant le corps du pompier Joe Bou Saab, dans la caserne de pompiers de la Quarantaine, le 21 août 2020. Photo Ani

Enveloppé d'un drapeau libanais, le cercueil a d'abord été accueilli par ses compagnons dans la caserne des pompiers de la Quarantaine. Il a ensuite été transporté dans le quartier de Aïn el-Remmaneh, où il a grandi avec un autre pompier décédé le 4 août, Ralph Malahi. Le cercueil a enfin été acheminé vers la ville de Damour, au sud de Beyrouth, où il doit être inhumé.

En outre, le footballeur libanais Mohammad Atwé, qui compte quelques sélections en équipe nationale, se trouvait vendredi matin dans un état grave après avoir reçu une balle perdue à la tête lors de funérailles, dans le quartier Cola, d'une des victimes de la double explosion, selon de premières informations relayées par des médias locaux. Le joueur de 32 ans, qui a joué dans plusieurs clubs du pays, dont Ansar, Tadamon Sour et Akhaa' Aley, a été transporté à l'hôpital Makassed. Une enquête a été ouverte par la police sur les circonstances de l'incident.

192 avions d'aide venus de 42 pays
Sur le terrain, la vice-Première ministre et ministre démissionnaire de la Défense, Zeina Acar, s'est rendue auprès de la chambre d'urgence avancée de la municipalité de Beyrouth, où elle s'est notamment entretenue avec le mohafez de Beyrouth, Marwan Abboud. Mme Acar a salué "les efforts déployés pour faire le suivi des besoins des victimes dans les zones sinistrées", ajoutant que les opérations d'évaluation des dégâts, de la distribution d'aides et du suivi des dossiers urgents sur le terrain en directions des personnes touchées "progressent tous les jours".

De son côté, l’ambassadeur de l’Union européenne à Beyrouth, Ralph Tarraf, a effectué vendredi une tournée d'inspection dans le quartier de Mar Mikhaël, à Beyrouth, l'un des plus touchés par l'explosion du 4 août dernier. M. Tarraf s'est notamment entretenu avec des membres des unités médicales de l'UE pour évoquer les services qu'elles offrent, tant sur le plan médical que psychologique.

Pour sa part, le Haut-commissaire de l'ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi, a clôturé sa visite à Beyrouth en annonçant des aides "immédiates" d'une valeur de 35 millions de dollars, à destination des sinistrés, qu'ils soient réfugiés ou libanais. Le coordinateur spécial de l'ONU au Liban, Jan Kubis, a, lui, exhorté la communauté internationale à fournir rapidement des aides pour la réhabilitation des quartiers endommagés par les explosions et des infrastructures électriques afin que "l'histoire, le patrimoine et le caractère du vieux Beyrouth ne soient pas perdus pour toujours". "Le choix est simple. Soit une telle aide internationale immédiate arrive, soit les vautours de l'immobilier tueront une portion majeure du cœur de Beyrouth et du Liban", a-t-il twitté.

Par ailleurs, l'aide internationale continue d'affluer. Selon un communiqué publié par l'armée dans la journée, 42 pays ont envoyé 192 avions et cinq bateaux, tous transportant des aides alimentaires et médicales. La troupe a pris livraison de ces aides et les a distribuées aux ambassades et aux associations mobilisées sur le terrain. L'armée précise par ailleurs avoir distribué 40.000 rations alimentaires aux habitants des quartiers dévastés. Indiquant que la distribution reprendra après réception de nouvelles aides, la troupe va d'ici là distribuer du pain. 

Deux nouveaux mandats d'arrêt
Enfin, sur le plan judiciaire, Fadi Sawan, juge d'instruction et procureur général près la Cour de justice, le tribunal pénal chargé du dossier des explosions, a émis vendredi deux mandats d'arrêt à l'encontre du directeur de l'office du port et directeur du bureau régional par intérim, Hanna Farès, considéré comme le supérieur hiérarchique direct du directeur du service des manifestes du port, Nehmé Brax, contre lequel le juge Sawan avait émis un mandat d'arrêt mercredi. Le juge a également émis un mandat d'arrêt à l'encontre de l'ingénieure Nayla el-Hage, responsable de la société chargée des travaux de maintenance du hangar n°12 où le nitrate d'ammonium était stocké. Mercredi, un employé du port, Johnny Gergès, avait fait l'objet d'un mandat d'arrêt. La veille, Fadi Sawan avait émis un mandat d'arrêt contre le directeur général du port, Hassan Koraytem (qui a été remplacé depuis par Bassem el-Kaissi), et un autre, lundi, contre le directeur général des douanes, Badri Daher.

Les recherches pour retrouver des corps de disparus se poursuivaient vendredi dans le port de Beyrouth, 17 jours après la double explosion qui a ravagé le 4 août dernier plusieurs quartiers de la capitale libanaise, faisant plus de 180 morts et plus de 6500 blessés, selon un bilan encore provisoire, laissant également 300.000 personnes sans abri.Des photos publiées dans la journée par...

commentaires (1)

A tous ceux qui continuent à tirer durant les funérailles et autres célébrations : prière d'utiliser votre cerveau et respectez les morts en leurs procurant des funérailles pacifiques et les vivants en leur préservant la vie. Tirer en l'air est un affront au bon Dieu! Allah yirham nos héros pompiers et yisseiid tous ceux atteints par ce drame National!

Wlek Sanferlou

17 h 48, le 21 août 2020

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Commentaires (1)

  • A tous ceux qui continuent à tirer durant les funérailles et autres célébrations : prière d'utiliser votre cerveau et respectez les morts en leurs procurant des funérailles pacifiques et les vivants en leur préservant la vie. Tirer en l'air est un affront au bon Dieu! Allah yirham nos héros pompiers et yisseiid tous ceux atteints par ce drame National!

    Wlek Sanferlou

    17 h 48, le 21 août 2020

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