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Politique - Explosions de Beyrouth

Le juge Sawan émet un mandat d'arrêt contre le directeur des douanes

 L'état d'urgence décrété à Beyrouth prolongé jusqu'au 18 septembre.

Le juge Sawan émet un mandat d'arrêt contre le directeur des douanes

Vue sur le port de Beyrouth, quasiment entièrement rasé par les explosions, le 17 août 2020. Photo REUTERS/Alkis Konstantinidis

Le juge Fadi Sawan, juge d'instruction et procureur général près la Cour de justice, tribunal pénal chargé du dossier des explosions du 4 août, a émis lundi un mandat d'arrêt contre le directeur général des douanes, Badri Daher, après l'avoir interrogé pendant plus de quatre heures.

L'interrogatoire de M. Daher, qui était déjà en détention provisoire, a duré plus de quatre heures, a rapporté l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle). Le juge d'instruction devra ensuite mener l'interrogatoire du directeur général du port, Hassan Koraytem, également en détention. Lors de cette première journée d'enquête auprès des responsables, après avoir été chargé du dossier de la double explosion par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), le juge Sawan s'est rendu au port de Beyrouth, afin de passer en revue le site et d'examiner les dégâts sur les lieux.

Plus tôt dans la journée, il avait été annoncé que le juge Sawan allait suivre l'enquête au tribunal militaire, en l'absence de greffier nommé pour le suivi des interrogatoires au palais de Justice de Beyrouth, mais par la suite le ministère de la Justice a appointé deux greffiers, Fady Ibrahim et Nathalia el-Masri, chargés de rédiger les procès-verbaux des interrogatoires. Une conférence de presse que devait tenir dans la matinée la ministre démissionnaire de la Justice, Marie-Claude Najm, concernant le suivi de l'enquête a été reportée sine die, après que Mme Najm a du quitter inopinément le Liban pour des "raisons personnelles". 

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De nombreux responsables libanais ont reconnu avoir été mis au courant de la présence des 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium qui ont, selon les explications officielles, soufflé Beyrouth après un incendie déclaré dans le hangar où elles étaient stockées sans précaution. Au lendemain de la catastrophe, le président de la République, Michel Aoun, avait refusé l'éventualité d'une enquête internationale, estimant qu'une telle option risquerait de "diluer la vérité". L'État a donc lancé dans ce cadre deux enquêtes. La première, administrative, est prise en charge par l'exécutif. Le Premier ministre démissionnaire, Hassane Diab, avait promis des résultats à ce sujet dans les cinq jours suivant les explosions, mais aucun rapport n'a encore été rendu public par la commission d'enquête. La seconde investigation a été lancée par les autorités judiciaires et confiée à la Cour de justice. Dans le cadre de l'enquête lancée par les autorités, 25 personnes font l'objet de poursuites, dont 19 ont été placées en détention, notamment le prédécesseur de Badri Daher, Chafic Merhi.

Etat d'urgence prolongé 
La catastrophe du port de Beyrouth a fait au moins 177 morts, plus de 6.500 blessés et 300.000 sans abris selon un bilan encore provisoire, Selon le le directeur régional de l'Unicef pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Ted Chaiban, elle a également touché des milliers d'enfants et environ 120 écoles.

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Par ailleurs, l'état d'urgence décrété à Beyrouth a été prolongé d'un mois, soit jusqu'au 18 septembre, peut-on lire dans une circulaire signée lundi par le secrétaire général de la présidence du Conseil, Mahmoud Makkiyé.  L'état d'urgence avait été décrété pour deux semaines, jusqu'au 18 août. Il donne au "pouvoir militaire suprême" l'autorité sur l'ensemble des forces de sécurité du pays et la responsabilité de maintenir l'ordre durant cette période. La circulaire signée par M. Makkiyé précise que la décision a été prise au "vu de la situation actuelle sur le terrain", "après la démission du gouvernement qui n'a pas pu aborder la question en Conseil des ministres" et "basée sur l'accord exceptionnel du président de la République et du Premier ministre". 


Trois pompiers inhumés

En outre, trois des pompiers qui avaient été envoyés au port pour éteindre l'incendie dans le hangar 12, où étaient stockés le nitrate d'ammonium, ont été inhumés dans leur village natal de Qartaba. Les dépouilles des trois soldats du feu, Nagib Hitti, Charbel Hitti et Charbel Karam, qui appartiennent tous à une même famille, avaient été retrouvées vendredi et au cours du week-end sur le site de l'explosion. Dans la matinée, un dernier hommage leur a été rendu dans la caserne où ils étaient basés, dans le secteur de la Quarantaine, proche du port. 

Hommage aux pompiers Charbel Hitti, Nagib Hitti et Charbel Karam à la caserne de Beyrouth, le 17 août 2020. Photo ANI

Aussi, le ministre démissionnaire de l'Economie, Raoul Nehmé, a rapporté après une réunion à Baabda que les sociétés d'assurance s'étaient engagées à "respecter leurs obligations" vis-à-vis des sinistrés. Il a précisé qu'à ce jour, près de 2.500 demandes de remboursement avaient été déposées, pour un montant d'à peu près 425 millions de dollars. "Selon les premières estimations, on s'attend à ce que 10.000 demandes soient déposées", a-t-il ajouté.


Le juge Fadi Sawan, juge d'instruction et procureur général près la Cour de justice, tribunal pénal chargé du dossier des explosions du 4 août, a émis lundi un mandat d'arrêt contre le directeur général des douanes, Badri Daher, après l'avoir interrogé pendant plus de quatre heures. L'interrogatoire de M. Daher, qui était déjà en détention provisoire, a duré plus de quatre...

commentaires (8)

On veut savoir c’est quoi la première explosion; qu’est-qui a expllosé et pourquoi?

PPZZ58

21 h 16, le 17 août 2020

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Commentaires (8)

  • On veut savoir c’est quoi la première explosion; qu’est-qui a expllosé et pourquoi?

    PPZZ58

    21 h 16, le 17 août 2020

  • Le Juge ne cour qu'apres les petits poissons. Lorsque les plus gros poissons sont ceux, qui lui ont donne ce mandat! Je ne m'attend a rien de concret ni de vrai de cette enquete! L'armee est sous la menace du Hezbollah, et Notre Cher JA ne fera que ce qu'on lui dira... #Aucuneconfiance!

    Marwan Takchi

    18 h 32, le 17 août 2020

  • Quitter inopinément le Liban, pour des raisons personnelles... Avait-elle decider de 'parler?', l'avait-t-on fait faire du tourisme inopinément en syrie ou en iran ?

    Aboumatta

    17 h 57, le 17 août 2020

  • Les trois Hitti sont des vrais libanais . Est ce qu'il y avait parmi les victimes aussi du Hezbollah ?

    Eleni Caridopoulou

    17 h 32, le 17 août 2020

  • Des metteurs en scène de première!

    LeRougeEtLeNoir

    17 h 18, le 17 août 2020

  • Étonnant que l’enquête n’ait incriminé à ce stade aucun politique, ministre ou au-delà. Quel est le ministère de tutelle de ce M. Daher?

    Marionet

    17 h 02, le 17 août 2020

  • OK. La question qui s'impose: QUI a retiré une grande partie des stocks de NITRATE ?? L'organisation ( supposée Hezbollah) n'est pas coupable de stockage d'explosifs ? Que va donner l'enquête sur "les munitions" qui ont explosé en premier lieu? Avant que l'incendie de ces munitions ( et non des feux d'artifices !!!! ) n'atteigne le stock de Nitrate? QUID de AOUN qui n'a rien fait ??? Alors qu'il s'active beaucoup plus rapidement lorsqu'il faut nommer un ministre des AE proche de lui et qui était son conseiller. Pour garder la main sur les AE ?? Et ses réactivités plus rapides lorsque ses intérêts politiques et sans doute financiers sont atteints? Il va rester IMPUNI ?? Lui?? Le responsable suprême par qui les désatres arrivent depuis 1988 ?? Avec une coupure entre 1991 et 2005

    LE FRANCOPHONE

    16 h 28, le 17 août 2020

  • C’est comme avoir confié l’enquête de l’assassinat du PM Hariria un tribunal local..’ hahahahaha Quel farce tragi-comique !

    LeRougeEtLeNoir

    16 h 07, le 17 août 2020

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