Des hommes armés ont ouvert le feu sur Mme Koofi et sa soeur vendredi dans la province de Parwan, voisine de la capitale, a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère de l'intérieur, Tariq Arian.
L'attaque a eu lieu alors que les deux femmes étaient sorties de leur voiture pour aller faire des courses après avoir été présenter leurs condoléances à une famille, a-t-il poursuivi.
"Une voiture les a bloquées. Des hommes armés non identifiés ont ouvert le feu sur elles. Mme Koofi a été touchée à la main droite. Elle est dans un état stable", a raconté M. Arian.
Fawzia Koofi, une critique virulente des talibans qui est également députée, a confimé cette "tentative d'assassinat" sur sa page Facebook. "Heureusement, cette blessure n'est pas mortelle", a-t-il posté. Selon le négociateur en chef de l'équipe de négociation afghane, Mohammad Masoom Stanekzai, une enquête est en cours sur l'attaque, qu'aucun groupe n'a encore revendiquée.
Le président afghan Ashraf Ghani a condamné un attaque "lâche", selon un tweet de son porte-parole Sediq Sediqqi. Abdullah Abdullah, le responsable gouvernemental chargé des pourparlers avec les talibans, a appelé les autorités afghanes à "amener devant la justice ceux qui ont commis ce crime".
Fawzia Koofi, défenseure reconnue des droits des femmes afghanes, avait déjà survécu à une précédente tentative d'assassinat en 2010, lorsque des hommes armés lui avaient tiré dessus alors qu'elle rentrait à Kaboul après une cérémonie à l'occasion de la Journée de la femme. Veuve et mère de deux enfants, elle est la première fille de sa famille à être allée à l'école, et était étudiante en médecine lorsque l'arrivée des talibans au pouvoir en 1996 a interdit les études pour les femmes.
Elle a commencé à être connue en politique après l'invasion par les forces américaines en 2001, a été élue députée, et en 2005 est devenue la première femme vice-présidente du Parlement.
Elle est l'une des quatre femmes membres de l'équipe de négociation afghane qui doit bientôt entamer des pourparlers avec les talibans afin de tenter de mettre fin au conflit qui ravage le pays depuis 19 ans.
"Cette fois-ci, nous semblons nous engager dans des discussions sérieuses", avait-elle déclaré cette semaine à l'AFP, ajoutant que sa participation lui apportait "une grande fierté, mais aussi beaucoup de stress, car il faut vraiment être sûr qu'on est parfait sur tous les plans".
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