Le président de l'Ordre des médecins de Beyrouth, Charaf Abou Charaf, a appelé mardi le ministre de l'Intérieur, Mohammad Fahmi, à interdire l'utilisation des balles en caoutchouc par les forces de l'ordre lors des manifestations ou, au moins, à donner des instructions claires aux policiers concernant leur usage. La rue, qui tient la classe politique responsable des explosions meurtrières du 4 août dans le port de Beyrouth, où étaient conservées 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium, s'est mobilisée ces derniers jours pour appeler au départ de tous les dirigeants.
Dans une missive, M. Abou Charaf met en garde contre "les risques de l'utilisation des balles en caoutchouc, notamment pour les yeux" des personnes visées. Le médecin a souligné que lancer ces projectiles en direction de la tête ou de la partie supérieure du corps risque de provoquer des blessures aux yeux ou dans d'autres parties vitales du corps.
Dans les "cas extrêmes" où ces balles doivent être utilisées, elles doivent servir "d'avertissement" et les policiers les utilisant doivent s'abstenir de viser le visage ou la tête et ne cibler que les jambes, à une grande distance, réclame M. Abou Charaf. Il souligne toutefois qu'il est préférable d'éviter d'utiliser ces moyens pour disperser les manifestants.
Lors des manifestations de ces derniers jours dans le centre-ville de Beyrouth, plus de 90 blessés, dont 10 gravement, ont dû être hospitalisés après avoir été atteints par différents moyens mobilisés par les forces de l’ordre. Les Forces de sécurité intérieure se sont défendues d’avoir utilisé des balles en caoutchouc, tandis que l’armée démentait avoir fait usage de balles réelles à l’encontre des manifestants. L'Ordre des avocats de Beyrouth a annoncé constituer des dossiers afin de porter plainte contre l'utilisation des différents types d'armes utilisés pour réprimer le mouvement de contestation.
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