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Deux Iraniens condamnés à 10 ans de prison pour espionnage

Deux Iraniens condamnés à 10 ans de prison pour espionnage

Le drapeau iranien. Photo d'illutsration AFP

Deux Iraniens ont été condamnés par un tribunal de Téhéran à dix ans de prison chacun pour avoir espionné la République islamique au profit d'Israël, de l'Allemagne et du Royaume-Uni, a annoncé mardi l'Autorité judiciaire.

Massoud Mossaheb a "espionné pour le Mossad (services de renseignements israéliens, NDLR) et pour l'Allemagne sous le titre" de secrétaire général de la Société austro-iranienne, a précisé Gholamhossein Esmaïli, porte-parole de l'autorité judiciaire. L'homme aurait fourni des informations dans les "domaines des missiles, du nucléaire, des nanotechnologies et de la médecine" en Iran, a-t-il ajouté.

Le second condamné, Shahram Shirkhani, travaillait pour les services secrets britanniques et cherchait à "corrompre les autorités et à recruter" des gens, à donner des informations sur "les contrats liés à la banque centrale, à la Melli Bank et au ministère de la Défense", a ajouté le porte-parole, cité par le site internet de la télévision d'Etat.

Cinq autres personnes ont été arrêtées récemment pour espionnage présumé dans les ministères des Affaires étrangères, de la Défense et de l'Industrie, dans des entreprises du secteur de l'industrie énergétique et dans l'agence atomique iranienne, a encore dit M. Esmaïli. Il n'a pas décliné leur identité, ni précisé les charges retenues contre elles.

L'Autriche a demandé à la mi-2019 la libération de Mossaheb, qui a la double nationalité, iranienne et autrichienne. Vienne a affirmé qu'aucune charge formelle n'a été retenue contre l'homme alors âgé de 72 ans et que la raison de sa détention reste inconnue.

Le ministère autrichien des affaires étrangères a précisé dans une déclaration envoyée à l'AFP mardi que la double nationalité de M. Mossaheb "réduisait fortement les possibilités d'assistance consulaire", mais que les efforts du gouvernement "pour la libération du prisonnier se poursuivraient sans relâche au plus haut niveau".

Selon le journal autrichien Der Standard, Mossaheb s'était rendu en Iran pour accompagner une délégation d'un centre de recherche autrichien ayant ouvert une filiale près de Téhéran. Sa famille n'a eu aucun contact avec lui pendant des semaines après son placement en détention provisoire en janvier 2019, avant d'apprendre qu'il était incarcéré à la prison d'Evine de Téhéran. La société austro-iranienne a affirmé que son objectif était de favoriser le rapprochement entre les deux pays, notamment dans le domaine économique.

Détentions, exécutions

L'Iran a récemment annoncé plusieurs arrestations et, dans certains cas, des exécutions de personnes reconnues coupables d'espionnage par ses tribunaux.

La plus récente est celle de Mahmoud Moussavi Majd, un ancien traducteur exécuté en juillet pour avoir espionné pour le compte des Etats-Unis et d'Israël, notamment d'avoir fourni les renseignements sur les déplacements du général iranien Qassem Soleimani, éliminé plus tard par les Américains en Irak.

La République islamique a également annoncé en juillet l'exécution de Reza Asgari, un Iranien ayant travaillé pour le ministère de la Défense, reconnu coupable d'espionnage du programme de missiles iranien pour la CIA. Téhéran a par ailleurs prononcé en février la condamnation à mort d'Amir Rahimpour, un autre Iranien reconnu coupable d'avoir "tenté de fournir (à la CIA) des informations sur le (programme) nucléaire" de l'Iran.

L'Iran a en outre annoncé en décembre avoir arrêté huit personnes "liées à la CIA" impliquées dans les troubles déclenchés dans le pays par une forte hausse des prix de l'essence. Et en juillet 2019, la République islamique avait annoncé l'arrestation de 17 Iraniens dans le cadre du démantèlement d'un "réseau d'espions" de la CIA, et condamné à mort plusieurs d'entre eux. Washington a qualifié de "totalement fausses" ces affirmations.

L'Austro-Iranien Mossaheb fait partie de multiples binationaux et étrangers détenus en Iran pour des raisons de sécurité. Parmi eux figure la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, condamnée en mai à cinq ans de prison pour "collusion en vue d'attenter à la sûreté nationale" ainsi qu'à un an pour "propagande contre le système" politique d'Iran. Téhéran ne reconnaît pas la double nationalité.

L'Iran détient également Kylie Moore-Gilbert, chercheuse anglo-australienne purgeant une peine de dix ans pour espionnage, accusation toujours niée par cette professeure en études islamiques à l'Université de Melbourne.

Deux Iraniens ont été condamnés par un tribunal de Téhéran à dix ans de prison chacun pour avoir espionné la République islamique au profit d'Israël, de l'Allemagne et du Royaume-Uni, a annoncé mardi l'Autorité judiciaire.Massoud Mossaheb a "espionné pour le Mossad (services de renseignements israéliens, NDLR) et pour l'Allemagne sous le titre" de secrétaire général de la...