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Économie - Devises

Les sociétés de transfert d’argent ont commencé les décaissements en dollars

Les sociétés de transfert d’argent ont commencé les décaissements en dollars

Un homme tenant une liasse de livres libanaises, dans un bureau de change de Beyrouth. Photo Reuters/Mohamed Azakir

Les principales sociétés de transfert d’argent du Liban (notamment CashUnited et MME, qui représentent Moneygram, ainsi que OCI, OMT, et Bob Finance pour les agents de Western Union) ont commencé à décaisser en dollars les montants en devises envoyés au Liban, selon plusieurs sources contactées hier matin au sein de ces sociétés. La décision a été adoptée à l’issue d’une réunion jeudi soir entre les différents acteurs financiers, dont une partie envisageait initialement d’activer le processus à partir de lundi, suite au feu vert donné par la Banque du Liban (BDL). Le pays connaît une grave crise économique, exacerbée par la pandémie de coronavirus puis la double explosion mardi au port de Beyrouth, qui a ravagé une partie de la capitale faisant un bilan provisoire de près de 154 tués et 5 000 blessés.

Des frais de retrait de 2 %

« Pour l’instant nous recevons beaucoup d’appels de clients qui veulent savoir si la circulaire n° 566 de jeudi de la BDL, qui nous autorise à donner des dollars plutôt que des livres libanaises, est entrée en vigueur. L’impact de la mesure sur le volume des transactions, qui était en forte baisse depuis des semaines, devrait se ressentir dans les jours qui viennent », confie l’une des sources contactées. Une autre, appelée vers 11h, a affirmé de son côté que son agence allait être en mesure de pouvoir traiter ces transactions dès que le système sera mis à jour, dans les heures qui allaient suivre. Pour les agents interrogés, la priorité est de garantir suffisamment de stocks de devises pour pouvoir répondre à la hausse attendue de la demande.

En fin d’après-midi, une des sources précitées a confirmé la hausse de la demande. « Le volume des transactions était cinq fois plus élevé que les jours habituels où nous payons en livres. Pour l’instant nous avons utilisé nos réserves. Mais les banques n’étant pas ouvertes durant le week-end et n’ayant plus de stocks, les clients devront attendre lundi ou mardi pour recevoir leur argent », explique-t-elle.

Au niveau des frais, les sources contactées ont confirmé la mise en place de « frais de retrait » équivalant à 2 % des somme envoyées, payables par la personne qui reçoit l’argent. Les frais d’envoi ont été suspendus hier et pour une durée d’une semaine. La décision a été confirmée pour les représentants de Western Union, et ceux de MoneyGram envisagent de faire de même.

La mesure adoptée par la BDL, soutenue par une partie des professionnels du secteur, doit permettre de réduire la demande de dollars sur le marché, à un moment où le pays connaît une grave crise de liquidités en devises, dont les effets sont décuplés par les restrictions bancaires illégales et informelles réduisant l’accès des clients à leurs avoirs en devises depuis près d’un an. Une combinaison de facteurs qui a contribué à déprécier brutalement la valeur de la livre par rapport au billet vert, lequel se négociait ce matin au taux de 7 900 à 8 300 livres sur le marché noir, respectivement à l’achat et à la vente selon le site Lebaneselira.org, un niveau à peu près stable depuis plusieurs semaines. Celui-ci est sans commune mesure avec la parité officielle de 1 507,5 livres maintenue par la BDL depuis 1997.

Depuis 2019, la Banque centrale a modifié à quatre reprises les modalités de décaissement imposées au société de transfert d’argent, exigeant tantôt qu’ils soient faits en livres (circulaire n° 514 adoptée en janvier 2019), puis en devises (n° 514 de décembre 2019), puis encore en livres (n° 551 d’avril). Certains experts considèrent que la circulaire d’avril fait partie des dispositions adoptées par la BDL qui ont contribué à accélérer la chute de la livre. Sous le régime des circulaires imposant de convertir les montants transférés en livres, la Banque centrale rachetait les devises envoyées aux sociétés de transfert d’argent au même taux qu’elle leur imposait pour convertir les fonds avant de les décaisser.

Les principales sociétés de transfert d’argent du Liban (notamment CashUnited et MME, qui représentent Moneygram, ainsi que OCI, OMT, et Bob Finance pour les agents de Western Union) ont commencé à décaisser en dollars les montants en devises envoyés au Liban, selon plusieurs sources contactées hier matin au sein de ces sociétés. La décision a été adoptée à l’issue d’une...

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