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Économie - Devises

Les transferts d’argent hors secteur bancaire peuvent à nouveau se faire en dollar

Les transferts d’argent hors secteur bancaire peuvent à nouveau se faire en dollar

Un bureau de la société mondiale Western Union, spécialisée dans les transferts d’argent, à Beyrouth. Anwar Amro/Archives AFP

La Banque du Liban a une nouvelle fois changé son fusil d’épaule en autorisant hier les agences spécialisées dans les transferts d’argent à décaisser en dollar les montants envoyés à leurs clients au Liban, peu importe la devise dans laquelle ils ont été effectués.

La nouvelle circulaire (intermédiaire n° 566) vient donc annuler un précédent texte (n° 551 du 16 avril) qui contraignait ces sociétés à décaisser les montants en question en livre libanaise, à un taux fixé par la banque centrale.

Ce dernier était de 3 800 livres pour un dollar selon la dernière mise à jour, soit 100 livres de moins que le taux à la vente imposé aux agents de change.

Or le fait que ce taux dollar/livre est de moitié moins élevé que celui du marché noir (7 900 livres à l’achat/8 300 à la vente aujourd’hui, selon le site Lebaneselira.org) avait progressivement conduit à diminuer le volume des transferts réalisés hors secteur bancaire vers le pays – hormis via les sociétés enfreignant la réglementation, selon plusieurs sources concordantes proches de la filière.

Si la circulaire n° 556 est en principe applicable immédiatement, un des agents contactés a toutefois indiqué que les principales sociétés allaient rapidement se concerter pour décider de la date de mise en œuvre effective de la mesure, qui pourrait alors être repoussée à lundi. Les sociétés prévoient également d’imposer des « frais de retrait » équivalents à 2 % de la somme envoyée. Plusieurs acteurs principaux de la filière – Bob Finance, OMT et Moneygram notamment, selon les annonces faites depuis ce matin et nos informations – ont cependant prévu de supprimer les frais d’envoi pendant une semaine, à partir d’aujourd’hui, « afin d’aider » les Libanais touchés par la double explosion meurtrière qui a eu lieu mardi au port de Beyrouth et dont l’impact a ravagé une grande partie de la capitale.

La BDL n’a pas expliqué les raisons de ce nouveau revirement qui devrait cependant alléger la demande de devises sur le marché, alors que le pays traverse depuis presque un an une grave crise économique et financière, marquée par la forte dépréciation de la livre face au dollar et les restrictions imposées illégalement par des banques, en mal de liquidités, aux déposants souhaitant accéder à leurs dépôts en devises.

C’est la quatrième fois en plus d’un an et demi que la BDL modifie la réglementation concernant les modalités de décaissement des fonds envoyés au Liban via les sociétés de transfert d’argent. Elle avait d’abord exigé que les décaissements se fassent en livre (circulaire n° 514 adoptée en janvier 2019, alors que la parité fixe de 1 507,5LL pour un dollar était encore d’actualité), avant de changer une première fois d’avis en décembre de la même année (circulaire n° 537), puis de revenir sur sa décision en avril dernier.

La Banque du Liban a une nouvelle fois changé son fusil d’épaule en autorisant hier les agences spécialisées dans les transferts d’argent à décaisser en dollar les montants envoyés à leurs clients au Liban, peu importe la devise dans laquelle ils ont été effectués. La nouvelle circulaire (intermédiaire n° 566) vient donc annuler un précédent texte (n° 551 du 16 avril) qui...

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