
Capture d’écran du compte Instagram de Majida el-Roumi.
La diva libanaise Majida el-Roumi s’est jointe hier aux réactions outrées qui ont suivi le concert en hommage à l’armée samedi, organisé sans public à Nahr el-Kalb par l’association « Libanais et fier ». Durant ce concert, sa célèbre chanson Ya Beyrouth a été reprise par le chœur, mais l’un de ses passages principaux, « La révolution naît des entrailles de la tristesse », n’a été que fredonné par les choristes, à en croire le passage filmé.
Majida el-Roumi a posté hier la vidéo montrant le passage fredonné sans paroles de sa célèbre chanson, sur son compte Instagram. Elle se joint ainsi aux très nombreux internautes qui se sont offensés de ce qu’ils ont considéré comme une « censure » d’une phrase qui rappelle le mouvement de contestation du 17 octobre. Cette affaire avait littéralement enflammé les réseaux sociaux dimanche et le hashtag « La révolution naît des entrailles de la tristesse » figurait en tête des tendances toute la journée sur Twitter et Facebook. De son côté, l’armée a nié toute responsabilité dans cette affaire et les organisateurs ont assuré que le passage avait bien été chanté par une partie du chœur et fredonné par une autre suivant la technique de la double voix, ce qui aurait entretenu la confusion. Pour sa part, le frère de la chanteuse, Awad el-Roumi, a indiqué à L’Orient-Le Jour qu’il n’écartait pas des poursuites judiciaires contre les organisateurs du concert, jugeant « inacceptable » l’altération d’une chanson qui s’est transformée en hymne pour les Libanais. Enfin, les milieux proches du compositeur Michel Fadel (qui menait l’orchestre et le chœur) ont déclaré au site ET que celui-ci rejette toute responsabilité dans cette affaire, étant donné qu’il avait précédemment refusé de supprimer une quelconque partie de la chanson, mais qu’il a été pris de court au moment du direct. L’OLJ avait essayé d’entrer en contact avec M. Fadel sans succès.
Tout d'abord, ce n'est pas toute la chanson qui a été interprétée, mais quelques extraits. Ensuite, le passage incriminé consiste effectivement en une superposition de deux "voix", les hommes chantant les paroles, tandis que les femmes fredonnent la mélodie sur "la la la la la": les principes de l'acoustique veulent que l'oreille capte la ligne mélodique la plus élevée...C'est, à vrai dire, beaucoup de bruit pour rien!
10 h 15, le 04 août 2020