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Monde - Pandémie

Le coronavirus, catastrophe pour le tourisme mondial

Melbourne sous couvre-feu ; l’Afrique du Sud a dépassé la barre des 500 000 cas.

Le coronavirus, catastrophe pour le tourisme mondial

Plusieurs milliers de manifestants hostiles aux mesures restreignant les libertés individuelles pour combattre le Covid-19 ont défilé pacifiquement samedi après-midi dans le centre de Berlin. John MacDougall/AFP

D’Ibiza à Montréal, l’été s’annonce catastrophique pour de grandes destinations touristiques, frappées par la pandémie de coronavirus qui poursuit sa course mortelle, en particulier sur le continent américain, et impose chaque jour de nouvelles restrictions, comme à Melbourne, désormais placée sous couvre-feu.

Après des semaines de confinement au printemps qui semblaient avoir fait reculer l’épidémie, la planète tente à présent de se prémunir contre une seconde vague aux conséquences économiques désastreuses. Or l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti samedi que la pandémie de Covid-19, qui a fait au moins 685 780 morts dans le monde, serait probablement « très longue ».

Hier, l’Amérique latine et les Caraïbes, deuxième région du monde la plus touchée, ont franchi un nouveau seuil symbolique et comptaient plus de 200 212 morts, derrière l’Europe (210 487 décès). Les États-Unis restent le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 154 449 décès pour 4 620 502 cas recensés, devant le Brésil avec 93 563 morts pour 2 707 877 cas, le Mexique avec 47 472 morts (434 193 cas), le Royaume-Uni avec 46 193 morts (303 952 cas), et l’Inde avec 37 364 morts (1 750 723 cas). En Afrique, le pays le plus touché du continent, l’Afrique du Sud, a dépassé samedi la barre des 500 000 cas. De 40 000 à 50 000 personnes pourraient y succomber d’ici à la fin de l’année dans le pays, selon des projections officielles.

Ville fantôme

La pandémie, qui plonge l’économie mondiale dans une récession inédite, pèse en particulier sur le tourisme, dont les pertes sont déjà évaluées à 320 milliards de dollars pour la première partie de l’année, selon l’Organisation mondiale du tourisme.

Ainsi Montréal, qui attire habituellement environ 11 millions de touristes par an, dont 80 % venant de l’extérieur du Québec, ressemble cet été à une « ville fantôme », se désole Nadia Bilodeau, gérante d’un restaurant, au milieu de sa terrasse déserte. Privée de visiteurs étrangers, de son Grand Prix de formule 1 ou de ses festivals mondialement connus, la métropole québécoise tente de se réinventer pour sauver l’été mais les dégâts s’avèrent déjà considérables.

Avec la moitié des quelque 9 000 morts du Covid-19 au Canada, Montréal et sa banlieue ont été durement éprouvés. Avec pour conséquence, l’annulation de tous les grands événements culturels, qui attirent chaque été des centaines de milliers de visiteurs, comme les festivals de jazz et des FrancoFolies, les plus grands du genre au monde.

Impact terrible

En Méditerranée, la catastrophe touristique est aussi bien présente. À Ibiza, dans l’archipel espagnol des Baléares, touristes et habitants apprécient un calme inédit sur cette île habituellement courue des « clubbers » et DJ du monde entier. Mais pour d’autres, « l’impact de la pandémie a été terrible, elle a frappé l’économie de l’île pour une raison simple : 90 % du PIB dépend du tourisme », explique Vicent Torres Guasch, président de l’autorité locale du Conseil insulaire d’Ibiza.

La quarantaine imposée depuis le 27 juillet par le Royaume-Uni pour les touristes arrivant d’Espagne face au rebond des contagions dans le pays risque de tuer dans l’œuf la reprise amorcée quelques semaines plus tôt. Et ce, même si l’archipel est très peu touché par la pandémie.

Le Royaume-Uni n’est d’ailleurs pas le seul pays européen à imposer des mesures aux voyageurs : la Belgique a interdit samedi les « voyages non essentiels » vers les régions espagnoles de Navarre, d’Aragon, vers Barcelone et Lérida en Catalogne, ainsi que la région lémanique en Suisse (Vaud, Valais, Genève) et le département français de la Mayenne.

Aux États-Unis, les restaurants sont en première ligne. « Nous étions la première industrie à fermer et nous serons les derniers à nous en remettre », affirme Sean Kennedy, vice-président chargé des relations publiques de l’Association. « Nous ne retrouverons pas nos marques tant que les compagnies aériennes ne seront pas rétablies, que les hôtels ne sont pas remis et que le tourisme n’aura pas repris », insiste-t-il. Selon le site spécialisé Yelp, à la date du 10 juillet, plus de 26 000 restaurants avaient fermé à travers le pays, dont 60 % (15 770) de manière définitive.

Des vies en jeu

Face à un rebond des infections, l’Australie a annoncé hier un couvre-feu à Melbourne, la deuxième ville du pays, dont les habitants n’auront plus le droit de sortir à plus de cinq kilomètres de leur domicile. Malgré un confinement instauré début juillet, Melbourne a continué d’enregistrer des centaines de nouveaux cas quotidiennement. Les autorités locales ont donc décidé de mettre en place un couvre-feu de 20h à 05h du matin pour les six prochaines semaines. « L’heure n’est plus au laxisme, le temps des avertissements est fini », a déclaré Daniel Andrews, le Premier ministre de l’État de Victoria. « Si vous n’êtes pas chez vous alors que vous devriez y être, si vous avez le virus et poursuivez votre vie normale, la fermeté s’appliquera. Il y a des vies en jeu. »

Par ailleurs, les autorités iraniennes ont annoncé hier avoir enregistré 2 685 cas de nouveau coronavirus en 24h, un record depuis près d’un mois en Iran, qui fait face à une recrudescence de la maladie Covid-19 depuis fin juin. « Nous avons perdu malheureusement 208 de nos chers compatriotes atteints du virus » au cours des dernières 24h, a indiqué la porte-parole du ministère de la Santé, Sima Sadat Lari, au cours de son point presse quotidien, portant le bilan total des victimes à 17 190 en Iran. Selon Mme Lari, la situation est préoccupante dans 25 des 31 provinces du pays.

Enfin, à Berlin, plusieurs milliers de manifestants ont réclamé samedi à Berlin l’abolition des mesures contraignantes pour combattre le Covid-19, avant d’être dispersés par la police, faute de porter des masques. Estimés à quelque 20 000 par la police, les participants à ce cortège hétéroclite rassemblant « libres penseurs », militants antivaccin, conspirationnistes ou encore sympathisants d’extrême droite, étaient finalement bien moins nombreux que les 500 000 annoncés par les organisateurs de cette mobilisation intitulée « La fin de la pandémie – Jour de la liberté ». Peu d’entre eux portaient un masque et la distanciation physique d’un mètre cinquante normalement obligatoire n’était pas respectée.

Source : AFP

D’Ibiza à Montréal, l’été s’annonce catastrophique pour de grandes destinations touristiques, frappées par la pandémie de coronavirus qui poursuit sa course mortelle, en particulier sur le continent américain, et impose chaque jour de nouvelles restrictions, comme à Melbourne, désormais placée sous couvre-feu.Après des semaines de confinement au printemps qui...

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