
Des manifestants lors d'un rassemblement contre le gouvernement de Benjamin Netanyhu, près de la résidence de ce dernier à Jérusalem, le 2 août 2020. Photo AFP / MENAHEM KAHANA
Un tribunal de Jérusalem a ordonné dimanche au fils du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, de cesser de "harceler" les organisateurs des manifestations réclamant le départ de son père.
Yaïr Netanyahu avait tweeté jeudi les adresses personnelles des organisateurs des manifestations qui ont lieu devant le domicile du Premier ministre et avait appelé à manifester devant les maisons des manifestants. "J'invite tout le monde à manifester, jour et nuit, devant les maisons de ces gens qui organisent l'anarchie dans notre pays", avait-il tweeté.
Depuis de nombreuses semaines, des manifestations se déroulent presque quotidiennement en Israël, notamment devant le domicile du Premier ministre inculpé en novembre 2019 pour corruption, fraude et abus de confiance dans trois affaires, une première pour un chef de gouvernement israélien en cours de mandat. Les protestataires crient leur ras-le-bol contre M. Netanyahu et dénoncent la mauvaise gestion du gouvernement de la pandémie de nouveau coronavirus.
La juge Dorit Feinstein a exigé que le tweet soit effacé et a ajouté dans sa décision que Yaïr Netanyahu devait "cesser de harceler les organisateurs des manifestations pendant six mois et ne plus publier leurs adresses privées".
En réaction, le fils du Premier ministre, âgé de 29 ans et familier des provocations sur les réseaux sociaux, a publié un tweet reprochant à la juge de ne pas avoir pris en compte "les menaces de mort dont (il est) la victime". Son père a de son côté dénoncé dans un communiqué les "actes de violences et de harcèlement de tous".
S'exprimant au début du Conseil des ministres hebdomadaire, M. Netanyahu a accusé la presse locale de se mobiliser contre lui, la comparant à la presse en Corée du Nord. "Je n'entends aucune condamnation des médias contre la nature violente des manifestations. Au lieu de couvrir les manifestations, la presse se mobilise en faveur des protestataires", a-t-il dénoncé.
Samedi, son parti, le Likoud, avait affirmé sur Twitter que les médias "essayent désespérément d'intoxiquer le public, afin de faire tomber un Premier ministre de droite fort".
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