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Un ministre critiqué pour avoir dit "s'étouffer" quand on parle de violences policières



Un ministre critiqué pour avoir dit

Le nouveau ministre de l'Intérieur Gérard Darmanin à Douaumont, le 29 juillet 2020. / AFP / JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN

Le ministre français de l'Intérieur est mercredi sous le feu des critiques, après avoir dit que l'utilisation du mot "violences policières" le faisait "s'étouffer", reprenant les ultimes paroles ("j'étouffe") d'un homme décédé en janvier à Paris lors de son interpellation par la police.

S'exprimant devant des députés, le nouveau ministre de l'Intérieur Gérard Darmanin a, comme ses prédécesseurs, réfuté mardi l'utilisation du terme "violences policières". "Quand j'entends le mot +violences policières+, personnellement, je m'étouffe", a-t-il déclaré. "La police exerce une violence certes mais une violence légitime" qui doit être "proportionnelle" et "encadrée" et dont les usages abusifs doivent être sanctionnés, a-t-il expliqué.

La France connaît un regain de mobilisation contre les "violences policières", après la mort fin mai aux Etats-Unis de George Floyd, un Américain noir, lors de son arrestation par un policier blanc. Parmi les slogans, "Laissez-nous respirer" renvoie aux dernières paroles de George Floyd: "Je ne peux pas respirer" ("I can't breathe").

En France, trois policiers ont été inculpés en juillet d'homicide involontaire, après la mort en janvier de Cédric Chouviat, coursier et père de famille de 42 ans, victime d'un malaise cardiaque lors de son arrestation mouvementée à Paris, durant laquelle il a répété sept fois "j'étouffe", selon une expertise.

Par l'intermédiaire de ses avocats Me William Bourdon, Arié Alimi et Vincent Brengarth, la famille de Cédric Chouviat s'est dit mercredi "profondément scandalisée et heurtée" par la "saillie abjecte" de M. Darmanin. "Les mots du nouveau ministre de l'Intérieur (...) évidemment ne peuvent être fortuits", estiment dans un communiqué les avocats, dénonçant le "mépris" et le "cynisme du ministre de l'Intérieur pour les familles endeuillées ou meurtries par des violences policières".

Plusieurs responsables politiques de gauche ont également dénoncé ses propos. "Ceux qui ont étouffé des violences policières ne sont malheureusement plus là pour en parler. Terrible choix des mots pour un terrible déni coupable", a critiqué sur Twitter l'eurodéputée Manon Aubry, membre du parti d'extrême gauche LFI. "Pathétique et consternant", s'est indigné l'ancien patron du parti écologiste David Cormand. "Reprendre les mots des victimes, les détourner puis les retourner contre elles. #LesMotsTuent", a réagi sur Twitter la sénatrice socialiste Laurence Rossignol.

Interrogé par l'AFP, l'entourage de M. Darmanin a nié que celui-ci ait fait référence au décès de Cédric Chouviat: "C'est une expression française utilisée communément, comprise par tous. Il n'y avait aucune arrière-pensée. Il ne s'agit en aucun cas d'un parallèle" avec l'affaire Chouviat. Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a lui aussi assuré que les déclarations de Gérald Darmanin n'étaient "évidemment pas liés" au décès de Cédric Chouviat. 

Le ministre français de l'Intérieur est mercredi sous le feu des critiques, après avoir dit que l'utilisation du mot "violences policières" le faisait "s'étouffer", reprenant les ultimes paroles ("j'étouffe") d'un homme décédé en janvier à Paris lors de son interpellation par la police.S'exprimant devant des députés, le nouveau ministre de l'Intérieur Gérard Darmanin a, comme ses...