Les prix à la consommation ont augmenté de près de 90 % en juin en glissement annuel

L’indice mensuel des prix à la consommation (IPC), calculé par l’Administration centrale de la statistique (ACS), a atteint 206,83 points en juin, soit +20,21 % par rapport à mai et +89,74 % en glissement annuel. La base (100) considérée est celle de décembre 2013. Le taux d’inflation continue donc d’augmenter sur l’ensemble du territoire en marge de la grave crise économique et financière que traverse le Liban, aggravée par la pandémie de Covid-19. Le gouvernement de Hassane Diab avait quant à lui estimé dans son plan de redressement que le taux d’inflation de cette année sera de 53 %.

La raison principale de la hausse des prix à la consommation est la dépréciation monstre de la livre, dont le taux dollar/livre sur le marché noir était hier de 8 200 livres pour un dollar à la vente et 8 500 livres à l’achat selon le site Lebaneselira.org, et respectivement 7 750 livres et 7 900 livres selon l’application Sarraf Lebanon. Ce taux est à peu près stable depuis une dizaine de jours, alors qu’il avait frôlé la barre des 10 000 livres et qu’il évoluait de manière erratique il y a quelques semaines. Le taux de change officiel est toujours de 1 507,5 livres, utilisé pour certaines transactions bancaires comme celles relatives aux importations de blé, de carburant, de médicaments, d’équipements médicaux et de matières premières destinées à l’industrie pharmaceutique à travers les circulaires n° 530 et n° 535 de la Banque du Liban (BDL) publiées en automne dernier. Quant à elle, la circulaire n° 564 publiée courant juillet (et modifiant la n° 557 dévoilée fin mai) autorise les commerçants concernés à débloquer des dollars au taux imposé par la BDL aux agents de change (3 900 livres pour un dollar, contre 3 200 livres pour la précédente version) pour financer les importations de 300 produits, essentiellement alimentaires (le « panier alimentaire élargi »). À ce sujet, le président du syndicat des importateurs de denrées alimentaires, Hani Bohsali, a indiqué hier dans un communiqué que la baisse des prix des denrées alimentaires subventionnées allait commencer à se ressentir graduellement.

Plus en détail, les prix de l’ameublement ont affiché la plus forte hausse mensuelle (110,47 %) devant ceux des vêtements et chaussures (57,41 %) et de divers biens (50,22 %). Les prix de l’alimentaire et des boissons non alcoolisées ont augmenté de 17,37 %, et ceux de l’alcool et du tabac de 16,95 %.

En glissement annuel, c’est également les prix de l’ameublement qui ont connu la plus forte hausse (412,4 %), bien devant ceux de l’habillement (344,81 %), qui sont proches de ceux des restaurants et des hôtels (342,45 %). Les prix de l’alimentaire et des boissons non alcoolisées ont, eux, augmenté de 246,62 %, et ceux de l’alcool et du tabac de 254,05 %.

Les prix ont enfin augmenté dans tous les mohafazats en rythme mensuel, à commencer par la Békaa dont les prix à la consommation ont haussé de 23,37 %, devant le Liban-Sud (21,98 %), Nabatiyé (21,29 %), le Liban-Nord (20,39 %), le Mont-Liban (20,19 %) et enfin Beyrouth (15,36 %).