Rechercher
Rechercher

Société - Environnement

La société civile toujours mobilisée à Bisri pour empêcher le retour des bulldozers

La société civile toujours mobilisée à Bisri pour empêcher le retour des bulldozers

Des dizaines de militants campent à Bisri tous les soirs, dans le but d’empêcher la reprise des travaux. Photo Paul Abi Rached

Le bras de fer se poursuivait hier à Bisri, 48 heures avant la fin du délai imposé par la Banque mondiale pour la reprise de la construction d’un barrage controversé dans la région. Un groupe de militants écologistes beyrouthins a rejoint hier des activistes qui campent dans la plaine de Bisri, située entre le Chouf et Jezzine, depuis plusieurs jours. Un sit-in ouvert a, en effet, été entamé samedi dernier dans la plaine, afin de barrer la route à l’entrepreneur chargé des travaux de construction, si jamais ce dernier tente de reprendre ses activités.

« Les bulldozers ne passeront pas (...). Ils insistent pour reprendre les travaux avant le 22 juillet, selon la date fixée par la Banque mondiale », ont déploré les militants dans un communiqué lu peu avant de prendre la route. « Cela fait 30 ans que les autorités nous volent et maintenant, elles veulent mettre la main sur ce qui reste d’espaces verts pour construire un barrage qui échouera comme les autres barrages. Leur seul objectif est de trouver un nouveau moyen pour voler », ont-ils ajouté.

Conçu pour alimenter Beyrouth en eau, le barrage est financé en grande partie par un prêt de la Banque mondiale et doit être exécuté par le Conseil du développement et de la reconstruction. La société civile, les municipalités de la région, le Parti socialiste progressiste (PSP) et les Forces libanaises s’opposent à ce projet pour différentes raisons. D’abord, il menace la biodiversité et le riche patrimoine de cette vallée et peut constituer un danger car il se situe sur une faille sismique. De plus, la nature du terrain, riche par ailleurs en eau souterraine, n’est pas propice au stockage d’eau.

Dans un communiqué publié hier, l’association Lebanese Eco Movement (LEM) a exprimé son inquiétude « face à ce qui se dit sur la volonté du gouvernement de faire rentrer les bulldozers par la force pour continuer les travaux avant le 22 juillet ». « Ce projet fait l’objet d’un litige juridique porté devant le Conseil d’État depuis 2015, et devant la Cour de cassation de Beyrouth. Ce barrage va à l’encontre des lois en vigueur, dont la loi 444/2002 pour la protection de l’environnement et du décret 8633/2012 sur l’impact écologique. L’étude de l’impact écologique de ce projet publiée par le ministère de l’Environnement a expiré en 2016 », indique le LEM dans un communiqué.

« Ce projet fait face à une large opposition populaire qui va au-delà des frontières du pays. Le moment choisi pour l’utilisation du prêt de la Banque mondiale pour un projet voué à l’échec est étonnant à l’heure où le pays connaît une crise économique et des conditions sociales et sanitaires difficiles. D’autant plus que si le barrage finit par fonctionner, nous aurons besoin d’une dizaine d’années pour pouvoir en profiter », explique le communiqué.

Le dossier du barrage de Bisri sera au menu des discussions, jeudi, de la commission parlementaire de l’Environnement présidée par le député Marwan Hamadé. Le PSP avait présenté une proposition de loi visant à abandonner ce projet et à transformer Bisri en réserve naturelle. Bilal Abdallah, député du Chouf du PSP, a à nouveau appelé hier à mettre un terme à la construction du barrage. « J’appelle le gouvernement à commencer à négocier avec la Banque mondiale, pour utiliser le prêt octroyé pour le barrage de Bisri afin de construire une centrale électrique au plus vite », a-t-il écrit sur Twitter.

Le bras de fer se poursuivait hier à Bisri, 48 heures avant la fin du délai imposé par la Banque mondiale pour la reprise de la construction d’un barrage controversé dans la région. Un groupe de militants écologistes beyrouthins a rejoint hier des activistes qui campent dans la plaine de Bisri, située entre le Chouf et Jezzine, depuis plusieurs jours. Un sit-in ouvert a, en effet, été...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut