Un nouveau décès, les contaminations repartent à la hausse

Le compteur des contaminations au coronavirus est reparti à la hausse hier avec 91 nouveaux cas et un décès, selon le bilan quotidien du ministère de la Santé. Parmi ces 91 cas, 68 ont été signalés localement, contre 23 parmi les voyageurs arrivés à Beyrouth en provenance de Biélorussie, de Côte d’Ivoire, du Ghana, du Liberia, d’Égypte, du Koweït et de Turquie. Parmi les 68 cas locaux, 32 ont été enregistrés dans le caza de Baabda, 11 dans le caza de Aley, six dans le Metn, 3 dans le Chouf, 2 à Beyrouth et 2 à Saïda, 1 dans le Kesrouan, 1 à Baalbeck, 1 à Tyr et 1 à Bint-Jbeil. Il reste à déterminer dans quels cazas ont été enregistrés 8 cas. Au total, 2 542 personnes ont contracté le virus depuis l’apparition de la pandémie au Liban en février. Parmi elles, 38 sont décédées, 1 455 se sont rétablies et 1 049 sont toujours positives. Actuellement, 61 personnes sont hospitalisées, dont 14 aux soins intensifs.

21 cas au sein de la CRL

En première ligne dans la lutte contre la propagation du coronavirus, la Croix-Rouge libanaise a annoncé hier que deux de ses secouristes avaient été atteints. Il s’agit d’un « bénévole travaillant dans la banlieue sud de Beyrouth ainsi que dans un hôpital de la capitale », qui a contaminé une collègue dans un centre de l’organisation, a rapporté la CRL. Il s’est ensuite avéré que 19 autres membres de l’institution étaient testés positifs mais asymptomatiques. « À la suite du dépistage de ces deux cas, la CRL a appliqué les protocoles recommandés et a fait passer un test PCR à toutes les personnes ayant été en contact avec ces deux secouristes qui observent, eux, une période de quarantaine, a précisé la CRL dans un communiqué. Les membres des familles de ces deux personnes devront également passer des tests. »

Depuis le début de cette crise, la CRL observe « le plus haut niveau de protection et de prévention lors de ses missions cruciales », a-t-elle ajouté. Le texte précise que depuis février, ses équipes se sont chargées des transferts de 2 637 personnes suspectées d’être atteintes du virus, tandis que plus de 29 000 tests ont été envoyés via ses services vers des laboratoires agréés. « En dépit de la crise économique et sanitaire, la CRL continue de répondre à tous les appels et de fournir gratuitement ses services à toute personne se trouvant au Liban », a-t-elle conclu.

Par ailleurs, au Liban-Sud, la municipalité de Hasbaya a annoncé la mise sous quarantaine de la localité de Aïn Jarfa, où deux cas positifs ont été détectés chez des personnes qui revenaient du Qatar.

Aide à l’hôpital Hariri

Alors que la lutte contre la pandémie fait subir une forte pression au secteur hospitalier, le président de la République, Michel Aoun, s’est mobilisé hier pour venir en aide à l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri, en première ligne de défense contre la pandémie, qui a besoin de mazout pour faire fonctionner ses générateurs. Mis au courant de la situation, le chef de l’État a contacté le ministre de l’Énergie, Raymond Ghajar, pour que du mazout soit livré à l’hôpital, rapporte la présidence. Il a en outre demandé que du mazout soit prélevé des réserves du palais présidentiel et de celles de l’armée pour approvisionner l’hôpital Rafic Hariri. Entre-temps, une foule s’est attroupée devant le bâtiment de l’hôpital dédié au coronavirus, sans aucun respect de la distanciation sociale. Ces personnes, en majorité de nationalité syrienne, étaient venues effectuer un test PCR exigé par le gouvernement de leur pays pour pouvoir y rentrer. Leur nombre dépassait largement les capacités de l’établissement qui a été rapidement submergé. En soirée, il a présenté ses excuses et promis que ce genre de situation ne se reproduirait plus.

« Nul besoin de fermer le pays »

Malgré la recrudescence des cas, dans un contexte de réouverture de l’aéroport et de relâchement général de la vigilance, le président de la commission parlementaire de la Santé, Assem Araji, a affirmé hier qu’il n’y avait « nul besoin de fermer le pays actuellement ».

Enfin, la Fédération des syndicats du secteur du tourisme a dénoncé hier la décision d’interdire de nouveau le narguilé dans les endroits publics, dans le cadre des mesures prises par la commission nationale chargée de lutter contre le Covid-19 pour juguler la pandémie. Dans un communiqué, la fédération a dénoncé une décision « clientéliste » menaçant 1 500 établissements de fermeture.