
Le gouvernement libanais réuni le 14 juillet 2020 au palais présidentiel de Baabda. Photo Dalati et Nohra
Le Conseil des ministres, réuni au palais de Baabda sous la présidence du chef de l’État Michel Aoun, a décidé de surseoir une fois de plus à l’acceptation de la démission du directeur général du ministère des Finances Alain Bifani, présentée par ce dernier il y a plus de deux semaines. Selon notre correspondante à Baabda, Hoda Chédid, le Conseil des ministres a voté à la majorité des deux tiers de différer une fois de plus l’acceptation de cette démission, après avoir envisagé de la refuser. Pour sa part, M. Bifani a lu devant le gouvernement réuni un document de 4 pages détaillant les motifs de son départ. Dans un très violent réquisitoire contre « ceux qui ont profité de ce régime », il a été jusqu’à parler du refus des réformes comme d’un « crime impardonnable » commis par « des menteurs et des hypocrites » qui ont transféré leurs fonds à l’étranger et font payer leur avidité au gain aux déposants ordinaires. Et M. Bifani de prévoir un surcroît d’effondrement de la livre, précisant que la Banque du Liban a imprimé 14 trillions de livres pour financer le fonctionnement de l’État. Réagissant à la décision du cabinet, le responsable démissionnaire a par la suite affirmé que sa décision était « définitive ».
Selon la chaîne MTV, indépendamment de sa fonction officielle, M. Bifani aurait refusé en particulier de continuer, en tant qu’expert, à représenter le gouvernement aux négociations en cours avec le FMI. Le cabinet a par ailleurs évoqué la question de la clôture des comptes budgétaires pour l’année 2018 ainsi que pour les années 1997 à 2003. Lors de son intervention devant le gouvernement, M. Bifani a affirmé que les fonctionnaires du ministère des Finances travaillent d’arrache-pied pour reconstituer les bilans manquants pour ces années et s’est interrogé sur la raison pour laquelle les bilans pour les années 2004 à 2017 ne sont pas inclus dans le travail de reconstitution des comptes.
Les réfugiés syriens
Sur un autre plan, le cabinet a donné son accord de principe à un plan du ministre des Affaires sociales, Ramzi Moucharrafiyé, relatif au retour en Syrie des déplacés syriens, a annoncé la porte-parole du cabinet, la ministre de l’Information Manal Abdel Samad. Ce texte préconise notamment « une collaboration » avec le régime de Damas. En mettant ce plan sur les rails, le Liban officiel tente d’adresser un message fort à la communauté internationale, pour réaffirmer son attachement à un retour des réfugiés syriens chez eux, le plus rapidement possible, indépendamment d’une solution politique à la crise syrienne. Les milieux hostiles au pouvoir en place craignent cependant que le texte proposé ne serve d’instrument pour un rétablissement du dialogue avec le régime de Bachar el-Assad.
Le cabinet a d’autre part approuvé – enfin ! – l’affectation à leurs postes de candidats ayant réussi en 2015 le concours d’entrée au service des douanes, sur insistance du ministre des Finances, qui a souligné à l’absolue nécessité de ces affectations pour le bien du Trésor public. Ces candidats manifestaient régulièrement depuis plusieurs années pour réclamer cette titularisation. Cette affectation s’est faite cependant sur la base de la règle de la parité confessionnelle, défendue notamment par le chef de l’État, qui estime que la phase de la déconfessionnalisation de l’administration n’est pas encore là.
Diab hausse le ton
En début de réunion gouvernementale, le président Michel Aoun a insisté sur l’importance de mettre en application les différentes mesures prévues dans le plan de relance économique et financière, approuvé fin avril par le cabinet, et notamment les points de ce plan concernant les réformes et la baisse du déficit financier. Le chef de l’État a commenté l’explosion de cas de coronavirus enregistrée ces derniers jours, estimant que ce regain de l’épidémie « oblige à reconsidérer certaines mesures de prévention et à faire preuve de plus de sévérité dans l’application d’autres mesures ».
De son côté, rapportant les propos du Premier ministre Hassane Diab, la ministre de l’Information a affirmé qu’il avait dénoncé les « falsifications de la vérité et des faits » par certaines parties, et accusé des formations, qu’il n’a pas nommées, de vouloir « faire obstacle » à l’obtention d’aides financières par le gouvernement. Selon la ministre, M. Diab aurait été jusqu’à qualifier ce travail d’obstruction de « haute trahison ». Et de souligner qu’il dispose d’informations concernant le contenu de discussions « honteuses » entre certains responsables politiques libanais et les pays arabes, ainsi que des « rapports » prouvant l’existence d’un plan visant à « saboter le gouvernement de l’intérieur ».
Dans certains milieux de l’opposition, on estime que les accusations de M. Diab visent l’ancien Premier ministre Saad Hariri et le gouverneur de la BDL Riad Salamé. Le président du Conseil a par ailleurs indiqué que les contacts établis avec l’Irak, le Koweït et le Qatar, ainsi que d’autres pays pouvant soutenir le Liban, connaissent « des avancées positives et encourageantes » dans ces pays.
Le rationnement de l’électricité
Le ministre de l’Énergie, Raymond Ghajar, a souligné de son côté que lors de la visite du général Abbas Ibrahim au Koweït, la question du contrat entre l’État et la société Koweït Petroleum pour l’importation de produits dérivés du pétrole a été examinée. Il a affirmé que ce contrat expire à la fin de l’année et que Beyrouth souhaite augmenter les quantités de carburant fournies par cette entreprise lors du renouvellement du contrat. Le ministre a souligné que les discussions du directeur de la SG à ce sujet au Koweït ont été caractérisées par « une atmosphère positive », soulignant toutefois « ne pas savoir comment cela se traduira » concrètement.
Raymond Ghajar a en outre commenté le rationnement de l’électricité imposé au pays depuis plusieurs semaines, en raison de la pénurie de mazout. « L’approvisionnement en courant a augmenté de deux heures et demie dans tout le Liban », a-t-il affirmé. Il a ajouté qu’un navire de carburant devrait arriver mercredi afin d’approvisionner les centrales de Zouk Mosbeh et Jiyé, une opération qui nécessitera quatre jours, selon lui. « Les améliorations se feront ressentir à partir de jeudi soir », a-t-il indiqué. Enfin, M. Ghajar a annoncé que l’État allait acheter 90 000 tonnes de mazout.
Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères, Nassif Hitti, a commenté l’interdiction faite jusqu’à présent aux Libanais de se rendre dans les pays de l’Union européenne en raison de la pandémie de coronavirus. « Cette décision change tous les quinze jours », a-t-il souligné. Il a par ailleurs annoncé que son homologue français, Jean-Yves Le Drian, arrivera à Beyrouth « en milieu de semaine prochaine ».
POURQUOI ON DONNE JAMAIS DES NOMS ? ON DIT TOUJOURS ILS OU EUX ! QUI SONT CES "ILS ET EUX" CES GENS QUI ONT PROFITÉ DE CE RÉGIME ? QUI SONT CES MENTEURS ET CES HYPOCRITES QUI ONT TRANSFÉRÉ LEURS FONDS À L'ÉTRANGER ? PUIS CE MONSIEUR EST AU COURANT DE TOUT IL SAIT QUE LA BANQUE DU LIBAN A IMPRIMÉ 14 TRILLIONS DE LIVRES !....QUI VA ENQUÊTER? QUEL JUGE ? QUEL JOURNALISTE...TOUS CES SCANDALES À VISAGES DÉCOUVERT...ON EST HABITUÉ DE LAISSER PASSER PAR MANQUE D'ÉNERGIE.
12 h 21, le 15 juillet 2020