Un détenu tente de s'évader du Palais de justice de Tripoli

Un activiste du nom de Khaled el-Dik a tenté mardi de se jeter du premier étage du Palais de justice de Tripoli, où il répondait à une convocation d'une juge d'instruction, mais en a été empêché par les services de sécurité, alors que le Liban connaît une vague d'arrestations d'activistes, dans un contexte de crise économique et sociale d'une ampleur inédite.

L'Agence nationale d'Information (Ani, officielle) avait d'abord évoqué une tentative de suicide de l'activiste. Des activistes ont alors coupé la circulation sur la place al-Nour, en solidarité avec Khaled el-Dik, ce qui a suscité un embouteillage important, selon l'Ani.
Mais après une enquête des forces de sécurité, il s'est avéré que l'homme tentait de s'évader.

Khaled el-Dik a tenté de se jeter du premier étage, à l'intérieur du Palais de justice de Tripoli, après avoir été présenté devant la première juge d'instruction du Liban-Nord Samranda Nassar. Il en a été empêché grâce à l'intervention des membres des forces de sécurité du tribunal, qui l'ont par la suite accompagné au bureau du chef des Forces de sécurité intérieure (FSI) au Sérail de Tripoli, tandis que les forces de l'ordre fermaient les accès au Palais de justice. M. el-Dik est poursuivi en justice pour s'en être pris à des agents de la police municipale de Mina, qu'il avait menacé et dont il avait arraché les armes. Il fait également l'objet d'un mandat d'arrêt pour viol de mineur.

La semaine dernière, un homme avait tenté de lancer deux grenades dans le Palais de justice de Beyrouth, des armes qu'il était parvenu à introduire malgré les mesures de sécurité à l'entrée.

À Beyrouth, des activistes ont organisé un sit-in devant la branche des FSI de Raouché pour protester contre l'arrestation de leurs camarades Layal Karmadi et Fatima Chahine, qui y ont été transférées hier soir depuis le commissariat de Gemmayzé, où elles avaient été mises en détention en compagnie d'autres activistes. Ils ont affirmé qu'ils resteraient mobilisés jusqu'à ce que leurs camarades soient relâchés.

Alors que le mouvement de contestation populaire né le 17 octobre marque le pas, les mobilisations se faisant moins massives et plus ponctuelles, les forces de l'ordre multiplient ces derniers jours les arrestations d'activistes, dont leurs camarades n'ont de cesse de demander la libération et de réclamer une justice indépendante.