L'ambassade de France à Athènes s'est saisie de la question d'un jeune migrant guinéen admis à Sciences Po bloqué en Grèce, pour qu'il puisse étudier dans cet établissement prestigieux à Paris, a-t-on appris lundi de source diplomatique à Athènes. L'ambassade de France à Athènes "travaille à une solution avec le gouvernement grec", a indiqué à l'AFP cette source.
Amadou Diallo, 20 ans, a été admis à l'Institut d'Etudes politiques de Paris (Sciences Po) sur dossier, puis après avoir passé un entretien en visioconférence. Mais l'examen de sa demande d'asile a été retardé par l'épidémie de coronavirus et pourrait l'empêcher de se rendre en France. "Je suis bloqué ici, en Grèce, à la porte de mes rêves", a raconté la semaine dernière le jeune homme originaire de Guinée au journal Le Monde.
Selon son avocate, Anna-Maria Kountouri, "Amadou pourrait se rendre en France avec un laissez-passer délivré par l'ambassade de France à Athènes ou bien attendre d'obtenir son asile en Grèce et ensuite voyager avec son passeport". "Mais cette deuxième solution prendrait évidemment plus de temps", a-t-elle précisé à l'AFP.
Arrivé en octobre 2016 sur l'île grecque de Lesbos proche des côtes turques, le jeune homme, qui a perdu ses parents encore enfant, a fui son pays où il se sentait persécuté. L'adolescent parvient ensuite à échapper aux conditions effroyables du camp de Moria à Lesbos en se cachant dans un ferry pour Athènes. Un temps sans abri, Amadou fait la rencontre des membres de l'ONG Home project, qui lui permettent de se reconstruire.
Grâce à un travail dans un hôtel l'été et au soutien de l'ONG, il intègre le lycée franco-hellénique Eugène Delacroix à Athènes. Son attrait pour les relations internationales le pousse à postuler à Sciences Po où il sera admis. Mais l'avenir du jeune Guinéen est suspendu au jugement de la cour d'appel d'Athènes, réunie le 8 juillet pour statuer sur sa demande d'asile. Son audience a de nouveau été reportée au 30 septembre. Sur les réseaux sociaux, en particulier en France, son histoire a été vivement commentée et a suscité l'émotion.
La ministre française déléguée à la citoyenneté Marlène Schiappa a réagi sur Twitter: "Ce jeune homme de talent, réfugié, admis à Sciences Po en France, est actuellement bloqué en Grèce", a-t-elle écrit samedi. "Le ministère français de l'Intérieur est mobilisé en lien avec la diplomatie française et les autorités grecques, dans le but de trouver une solution: la France est prête à l'accueillir !", a-t-elle ajouté.
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