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Dernières Infos - Coronavirus au Liban

La situation sanitaire est "très inquiétante", selon le directeur de l'hôpital Rafic Hariri

La situation sanitaire est

Une membre du personnel médical de l'hôpital Rafic Hariri de Beyrouth, passant devant l'"Unité d'isolement" de l'établissement, le 20 mars 2020. Photo d'illustration AFP

Le directeur de l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth Firas Abiad a estimé vendredi que la situation sanitaire au Liban, où une explosion de nouvelles contaminations au Covid-19 a été enregistrée la veille était "très inquiétante", dénonçant des "comportements individuels irresponsables". 

Dans une série de tweets, le Dr Abiad a souligné que l'augmentation hebdomadaire de nouveaux cas enregistrée au Liban était "la plus élevée" depuis le début de la pandémie, avec plus de 200 nouveaux cas en sept jours. "La situation est très inquiétante", a-t-il écrit. 

Il a indiqué que le nombre de tests quotidiens effectués au Liban n'avait jamais été aussi élevé mais que cela ne pouvait pas uniquement expliquer l'augmentation des cas. "Le nombre de contaminations, la taille des foyers épidémiques et leur distribution augmentent, notamment dans des zones très peuplées et dans les camps" de réfugiés, a-t-il souligné. 

Le directeur de l'hôpital gouvernemental, qui était depuis le début de l'épidémie au Liban en première ligne pour le traitement des malades, a dans ce contexte dénoncé le fait que les Libanais "n'en peuvent plus du confinement" et ne suivent plus les mesures de prévention. Il a déploré que les hôpitaux "souffrent", en raison notamment des retards de paiement de la part de l’État, des coûts de fonctionnement toujours plus élevés, des pénuries de courant et des stocks de matériel qui s'amenuisent. "Quatre hôpitaux ont signalé des contaminations au sein de leur personnel soignant au cours des derniers jours", a-t-il ajouté.

Foncer vers la tempête
Firas Abiad a encore reproché le fait que l'Aéroport international de Beyrouth n'ait pas rouvert conformément aux plans qui avaient été établis. Il a notamment critiqué que les passagers de tous les vols ne soient pas obligés de passer un test de dépistage avant leur départ et que les applications de suivi sur lesquelles doivent s'inscrire les voyageurs à leur arrivée ne "fonctionnement pas bien". Il a encore souligné que "certains passagers ne respectent pas les mesures d'isolation et répandent le virus", citant notamment le cas de la ville de Tyr (Sud). 

"Les nuages s'accumulent et nous risquons de foncer vers une tempête", a-t-il mis en garde, s'interrogeant sur la capacité d'accueil des hôpitaux, en raison de la crise financière et économique actuelle. "Nous pouvons encore éviter une telle situation, mais cela ne sera pas facile", a-t-il toutefois indiqué. "Les autorités doivent mieux faire respecter les mesures de sécurité et faire payer les entreprises et individus" responsables de propager la maladie. "Il faut également lancer une campagne médiatique constante et apporter un soutien total au secteur des soins de santé", a-t-il poursuivi. 

Le médecin a encore appelé les gens résidant au Liban à "changer de comportement", dénonçant le laxisme "même parmi les personnes supposément éduquées et le personnel hospitalier". "Se lamenter face à un État failli ne peut pas excuser les comportements individuels irresponsables", a-t-il encore écrit. Il a conclu en soulignant que si le Liban "affirme craindre un nouveau confinement", rien n'est fait pour l'éviter. "Le pays n'a pas les moyens de supporter un déferlement du virus".

Le Liban a enregistré jeudi une remontée spectaculaire des cas avec 66 nouvelles contaminations, selon le bilan quotidien du ministère de la Santé. Au total, 2 011 personnes ont contracté le virus depuis l’apparition de la pandémie le 21 février. Trente-six d'entre elles sont décédées.

Le directeur de l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth Firas Abiad a estimé vendredi que la situation sanitaire au Liban, où une explosion de nouvelles contaminations au Covid-19 a été enregistrée la veille était "très inquiétante", dénonçant des "comportements individuels irresponsables". Dans une série de tweets, le Dr Abiad a souligné que l'augmentation...