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Moyen-Orient - Syrie

Téhéran et Damas renforcent leur coopération militaire face aux pressions de Washington

Le communiqué conjoint souligne "la nécessité du retrait de toutes les forces armées étrangères entrées en Syrie de manière illégale". 

Téhéran et Damas renforcent leur coopération militaire face aux pressions de Washington

Photo de la défense anti-aérienne syrienne entrant en action dans le ciel de Damas en réponse à des tirs attribués à Israël, le 21 janvier 2019 avant l'aube. Photo d'archives AFP

Téhéran et Damas ont signé mercredi un accord de coopération "militaire global" portant notamment sur le renforcement des systèmes de défense aérienne de la Syrie, alors que ces deux pays alliés font face à des pressions accrues des Etats-Unis.

Depuis le début du conflit en Syrie en 2011, Israël a de son côté mené des centaines de frappes aériennes contre les forces de Damas en Syrie mais aussi contre celles de l'Iran et de groupes pro-Téhéran, qui combattent aux côtés du régime. L'Iran est, avec la Russie, un des principaux alliés du régime du président syrien Bachar el-Assad dans la guerre qui déchire son pays.

Un "accord global de coopération militaire, de défense et de sécurité" a été signé à Damas entre le chef d'état-major iranien, le général de division Mohammad Baghéri, et le ministre de la Défense syrien, Ali Ayoub, selon la télévision d'Etat iranienne. "Nous allons renforcer les systèmes de défense aérienne de la Syrie, afin d'améliorer la coopération militaire", a déclaré M. Baghéri, cité par la télévision. L'accord va "davantage renforcer notre volonté (...) de faire face aux pressions américaines", a-t-il encore dit.

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Sur son site internet, la télévision a publié une vidéo de la signature de l'accord, qui montre un porte-parole militaire iranien lisant un communiqué conjoint sur l'accord "destiné à faire face aux dangers qui augmentent" et "au terrorisme takfiri soutenu par des puissances internationales et régionales". Le terme takfiri, qui signifie littéralement "ceux qui lancent des anathèmes contre les personnes ne partageant pas leur idéologie", désigne en Iran les groupes jihadistes ou islamistes radicaux sunnites. Le communiqué conjoint souligne également "la nécessité du retrait de toutes les forces armées étrangères entrées en Syrie de manière illégale". Selon la télévision d'Etat iranienne, M. Baghéri est arrivé mardi soir à Damas à la tête d'une délégation militaire de haut-rang.

A Damas, l'agence officielle Sana a de son côté rapporté la signature d'un "accord militaire global pour consolider la coopération dans le domaine militaire et en matière de sécurité entre les forces des deux pays amis". "Les relations entre la Syrie et l'Iran sont stratégiques et fermes", a déclaré le ministre syrien. "La coopération bilatérale sur les plans militaires et de la sécurité est qualitative et se poursuit (...) malgré une pression croissante et des menaces de plus en plus sérieuses", a ajouté M. Ayoub. Il a promis que Damas "répondrait à tout nouveau défi avec davantage de détermination (...) pour faire face à ce nouveau chapitre de la guerre ouverte (...) en coopération avec les frères et amis et alliés attachés à affronter le terrorisme sous toutes ses formes".

Embargo

Déclenché par la répression de manifestations pro-démocratie, le conflit en Syrie s'est complexifié avec l'intervention de plusieurs acteurs étrangers et l'implication de groupes jihadistes. Il a fait plus de 380.000 morts et déplacé des millions de personnes.

La signature de l'accord militaire entre l'Iran et la Syrie survient à un moment de pressions accrues de la part des Etats-Unis sur Téhéran et Damas. La République islamique et les Etats-Unis ont vu leurs tensions chroniques s'envenimer après que le président américain Donald Trump a dénoncé en 2018 l'accord international sur le nucléaire iranien de 2015 et rétabli de lourdes sanctions contre Téhéran. Washington cherche aujourd'hui à obtenir une prolongation de l'embargo sur les ventes d'armes internationales à l'Iran, qui doit être levé progressivement à partir d'octobre.

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En Syrie, où le régime Assad est parvenu à reprendre une bonne partie du territoire national grâce au soutien de Moscou et Téhéran, les Etats-Unis ont également imposé de nouvelles sanctions, aggravant la profonde crise économique. Voisin de la Syrie, avec lequel il est toujours techniquement en guerre, Israël s'inquiète quant à lui de longue date de l'influence iranienne grandissante dans ce pays. L'Etat hébreu confirme rarement mener des frappes aériennes en Syrie, mais martèle régulièrement qu'il ne laissera pas ce pays devenir la tête de pont de l'Iran.

Les derniers raids aériens attribués à Israël contre les forces de Damas, mais aussi contre celles de l'Iran, du  Hezbollah et d'autres groupes pro-Téhéran, remontent à fin juin.

Téhéran et Damas ont signé mercredi un accord de coopération "militaire global" portant notamment sur le renforcement des systèmes de défense aérienne de la Syrie, alors que ces deux pays alliés font face à des pressions accrues des Etats-Unis.Depuis le début du conflit en Syrie en 2011, Israël a de son côté mené des centaines de frappes aériennes contre les forces de Damas en...

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