
Tapis rouge en forme de cercle et colonnes illuminées au sein du temple de Bacchus pour le concert « The Sound of Resilience » au Festival de Baalbeck 2020. Photo Nabil Ismail
Le Festival de Baalbeck a lancé hier soir un message hautement symbolique à travers un concert intitulé The Sound of Resilience. Conçu par le chef d’orchestre Harout Fazlian, il s’est déroulé sans public dans l’enceinte du temple de Bacchus (magnifiquement éclairé), à l’insistance de la présidente du festival, Nayla de Freige, qui a refusé de voir passer le centenaire de la proclamation du Grand Liban sans célébration. Ce message d’espoir, d’unité et de solidarité est entré dans des millions de foyers au Liban et à l’étranger à travers la retransmission sur les diverses chaînes de télévision locales (à l’exception d’al-Manar, chaîne du Hezbollah), les réseaux sociaux du festival et d’autres plates-formes numériques.
En ouverture, l’Orchestre philharmonique libanais et les chorales de l’Université antonine, de l’Université Notre-Dame et de La Voix d’antan, ainsi que de jeunes musiciens, sous la baguette de Fazlian, ont interprété O Fortuna, célèbre pièce d’introduction de Carmina Burana de Carl Orff. L’OPL était placé en cercle, comme le cercle du symbole du festival, comme le cercle du destin ou de la Fortuna. La scénographie de Jean-Louis Mainguy comprend également des photos d’archives et des créations visuelles. Se sont succédé Va, Pensiero de Giuseppe Verdi, Les jours de Fakhreddine, par les frères Rahbani, reorchestré et adapté par Ghadi et Oussama Rahbani, une musique de Gabriel Yared du film Le Prophète, Entre les ruines, poème de Gibran Khalil Gibran déclamé par Rafic Ali Ahmad, puis Kashmir de Led Zeppelin et, en finale, L’Hymne à la joie de Beethoven.
Ce spectacle sorti, justement, d’entre les ruines millénaires, d’un pays en ruine, fera sans doute date dans les annales de la culture au Liban. C’est le concert qui a brisé le silence de la pandémie mais c’est aussi le concert qui a injecté une dose d’espoir dans le cœur meurtri des Libanais.
Car oui, il est permis d’espérer. Même et surtout quand tout s’écroule, quand l’angoisse du présent prend le dessus et que l’avenir semble bouché. Il est permis d’espérer, parce que le Liban est centenaire et qu’il a toujours ressuscité de ses cendres. Oui, il est permis d’espérer, puisque nous avons Baalbeck.
Le Festival de Baalbeck a lancé hier soir un message hautement symbolique à travers un concert intitulé The Sound of Resilience. Conçu par le chef d’orchestre Harout Fazlian, il s’est déroulé sans public dans l’enceinte du temple de Bacchus (magnifiquement éclairé), à l’insistance de la présidente du festival, Nayla de Freige, qui a refusé de voir passer le centenaire de la...
commentaires (17)
Super spectacle! un choc électrique de 100000 volts, bienvenu pour nous réveiller de notre cauchemar pendant un bref moment et nous rappeler de notrevraie nature et que nous sommes libanais et que l'art est dans notre sang! pour une fois le festival de Baalbeck était à la portée de nous tous! Merci...
Wlek Sanferlou
03 h 09, le 08 juillet 2020