Le militant antipouvoir et avocat Wassef Haraké, qui a notamment défendu des activistes arrêtés par les forces de l'ordre dans le cadre de la révolte populaire déclenchée le 17 octobre 2019, a été la victime d'une violente agression vendredi à Beyrouth, selon une vidéo qu'il a diffusée sur les réseaux sociaux. "J'ai été la cible d'une agression horrible alors que je quittais les locaux de la Voix du Liban", a-t-il rapporté face à la caméra, le visage ensanglanté et l'air hagard. Selon son récit, quatre personnes, qui circulaient sur des motocyclettes, l'ont agressé au moyen d'"objets tranchants" et ont tenté de lui dérober son téléphone portable. Toutefois, il a affirmé ne pas connaître les raisons de cette attaque. "Voilà ce qu'est notre pays", a-t-il conclu, alors qu'il se dirigeait, conduit sur un deux-roues, vers un hôpital.
A l'hôpital, le militant a reçu la visite du bâtonnier de Beyrouth, Melhem Khalaf.
"Nous ne nous laisserons pas intimider"
Un sit-in en solidarité avec M. Haraké a par ailleurs été organisé devant l'hôpital. Prenant la parole à sa sortie de l'hôpital, M. Haraké a affirmé qu'il allait poursuivre "la lutte existentielle contre la classe politique corrompue, même si cela lui coûte la vie". Il a lancé, devant les manifestants présents, que ni lui ni "tous les révolutionnaires du Liban" ne se laisseraient intimider par de telles agressions, soulignant que "le combat à venir était encore plus important", pour construire un nouvel Etat. Les manifestants ont accueilli ses déclarations en scandant : "Révolution ! Révolution !"
De son côté, le ministre de l'Intérieur, Mohammad Fahmi, a condamné l'agression. Dans un message posté sur son compte Twitter, il a souligné que "les libertés d'opinion et d'expression sont consacrées dans la Constitution et protégées par la loi". Il a encore annoncé qu'une enquête avait été lancée afin d'identifier les agresseurs et de les arrêter. La ministre de la Justice, Marie-Claude Najm, a pour sa part exprimé sa solidarité avec l'avocat et "toutes les victimes de la liberté d'expression". "Nous sommes déterminés à poursuivre les agresseurs et les traduire en justice, où qu'ils soient et peu importe à quelle partie ils appartiennent", a-t-elle écrit sur Twitter.
Très impliqué dans le mouvement de contestation populaire, Wassef Haraké a notamment milité pour obtenir la libération sous caution, le 1er juillet, d’une trentaine de personnes soupçonnées d’avoir pris part aux violences survenues à Beyrouth les 11 et 12 juin dernier.
RQ : cet article a été modifié le 06/07 en raison d'une erreur sur le nom de la radio à laquelle M. Haraké avait donné une interview
Quand on s’attaque à des avocats qui défendent les manifestants c’est qu’on est à cour d’idée À motocyclettes cad Amal ou HEZBALLAH Demander donc à Berry et Nasrallah de vous livrer les personnes qui ont fait cela car ils obéissent évidement à un ordre donné par un supérieur des parties LA VÉRITÉ ATTAQUER MÊME À ACHRAFIEH SANS AUCUN PROBLÈME UNE PERSONNE C’EST ÊTRE SUR DE L’IMPUNITÉ ASSURÉE MR LE MINISTRE FAHMI MONTREZ VOTRE DEVOUEMENT AU LIBAN EN EXIGEANT LEURS ARRESTATIONS METTEZ VOTRE DÉMISSION EN FACE DE BERRY ET NASRALLAH ET ILS LES LIVRERONT
22 h 51, le 03 juillet 2020