
Une manifestante tenant un panneau sur lequel on peut lire "Il ne s'est pas suicidé, le gouvernement l'a tué", à Hamra, le 3 juillet 2020. Photo Joao Sousa
Un sexagénaire s'est suicidé vendredi matin dans le quartier de Hamra, à Beyrouth sur le trottoir près d'un café, alors qu'un autre trentenaire a été retrouvé pendu chez lui dans le Sud, dans un contexte marqué par l'aggravation de la pire crise économique que connaît le Liban. Deux suicides qui ont choqué le pays, suscitant une vague de colère.
Plusieurs contestataires se sont rassemblés dans la rue Hamra pour crier leur colère et faire assumer la responsabilité de ce suicide au pouvoir, jusque là incapable d'enrayer l'effondrement économique du pays. "Où sont les autorités ? Nous n'arrivons à acheter de la nourriture. Les gens meurent de faim", a déclaré une manifestante à la télévision.
"Je ne suis pas un mécréant. C'est vous les mécréants", peut-on lire sur ce panneau que tient une manifestante sur la rue Hamra. Photo DR
"Non, évidemment, vous n'êtes pas un mécréant, cher bon frère citoyen. C'est le pouvoir qui l'est. C'est celui qui est incapable de défendre son honneur qui est le véritable suicidé et le paiera très cher de sa vie", a twitté le secrétaire général du bloc parlementaire des Forces libanaises, Fady Karam. Les FL sont des opposants déclarés au gouvernement.
En fin de journée, des dizaines de personnes se sont rassemblées à Hamra, répondant à plusieurs appels lancés sur les réseaux sociaux. Les manifestants ont notamment appelé à "la chute du régime", sous forte surveillance des forces des sécurité, copieusement traitées de "chabbiha" (voyous à la solde du régime). Certains des manifestants portaient des gilets de couleurs vives sur lesquels était imprimé le numéro 1564, la hotline de l'organisation Embrace contre le suicide. "Il ne s'est pas suicidé, le gouvernement l'a tué", pouvait-on lire sur des pancartes brandies par d'autres contestataires.
Des femmes brandissant des pancartes avec le numéro de téléphone de l'ONG Embrace contre le suicide, lors d'un sit-in à Hamra, le 3 juillet 2020. Photo D.R.
Un chauffeur de van retrouvé pendu non loin de Saïda
Par ailleurs, un homme, originaire de Saïda, a été retrouvé pendu dans la localité de Wadi el-Ziné, dans l'Iqlim el-Kharroub, non loin de Saïda, au Liban-Sud. Les forces de sécurité se sont rendues sur les lieux pour conduire une enquête. Selon notre correspondant Mountasser Abdallah, ce chauffeur de van et père d'une fille avait des difficultés financières. Interrogé par notre correspondant, l'oncle de la victime a indiqué avoir appris la triste nouvelle à six heures du matin. Selon ce témoignage, l'épouse du chauffeur a entendu des bruits suspects venant de l'intérieur d'une pièce de leur domicile, qui était fermée à clé. Elle a alors essayé d'y entrer par un autre accès et a découvert son mari.
Au nord-est de Saïda, dans le quartier de Charhabil, une cinquantaine de personnes ont organisé un sit-in en hommage aux deux hommes qui se sont suicidés dans la matinée, rapporte notre correspondant sur place, Mountasser Abdallah. "Non à la politique de la famine", pouvait-on notamment lire sur des pancartes brandies par des manifestants, qui ont également scandé le slogan, devenu symbolique, "Je ne suis pas un mécréant, c'est la faim qui est une mécréante".
La crise économique que traverse le Liban se traduit notamment par une chute vertigineuse de la livre libanaise face au dollar et une inflation galopante des prix, notamment des denrées alimentaires. Selon la Banque mondiale, près de la moitié de la population libanaise vit sous le seuil de pauvreté. Plusieurs suicides liés à la crise ont déjà eu lieu au Liban depuis octobre dernier.
pour chasser les syriens du liban il y a eu 1 millions de libanais dans la rue à la mort de rafic hariri , il faut combien de mort parmi le peuple pour que quelque disaines de milliers de gens descendrent dans la rue?le peuple est aussi complice que les gouvernants C EST VRAI ILS OBEISSENT A LEURS ZAIMS si non ils n auront rien à manger
00 h 03, le 04 juillet 2020