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Kanaan : Nous ne prendrons pas parti entre le gouvernement et la BDL

Kanaan : Nous ne prendrons pas parti entre le gouvernement et la BDL

Photo d'archives ANI

Le président de la commission parlementaire des Finances et du Budget, Ibrahim Kanaan (CPL), a présenté mercredi le rapport établi par la sous-commission chargée du chiffrage du montant des pertes accumulées par le Liban, alors que de grandes divergences avaient été relevées entre les chiffres présentés par le gouvernement et ceux des banques. Lors d'une conférence de presse, il a affirmé que cette commission "n'avait pas pris et ne prendra pas parti" entre l'exécutif, la Banque du Liban et les banques. 

"Le Parlement doit débattre du plan de relance présenté par le gouvernement parce qu'il dessine le futur du Liban et des générations à venir et qu'il modifie de nombreuses données actuelles au niveau financier et économique", a estimé le député. Il a toutefois souligné qu'un tel débat, s'il est fait avec les différentes institutions concernées par ce plan, ne signifie pas que les membres du Parlement ont pris position pour celles-ci. Le député a affirmé que la commission constituée pour harmoniser les chiffres présentés par les différentes parties "ne prend ni ne prendra position" entre le gouvernement et la Banque du Liban (BDL). "Il n'y a pas de partis au sein de la commission des Finances et nos affiliations partisanes sont laissées en dehors de notre mission législative et de surveillance", a-t-il assuré.

Ibrahim Kanaan a dans ce cadre souligné que cette commission "n'a pas de chiffres mais a débattu des chiffres et des approches proposées par le gouvernement, la BDL et l'Association des banques du Liban". "Si cela est permis par le chef du Législatif, nous publierons les procès-verbaux de nos réunions afin que les Libanais sachent ce qui a été dit durant nos séances", a-t-il dit. 

"Une différence de 26 milliards de livres a été détectée entre les chiffres du gouvernement et les chiffres réels en ce qui concerne les prêts non-productifs", a notamment souligné M. Kanaan.

Il a encore estimé qu'aucun pays du monde "n'effectue des coupes dans ses bons du Trésor en devise nationale, parce que c'est avec ces bons du Trésor que l'Etat finance les hôpitaux, l'armée, les contractants et la sécurité sociale. Les supprimer signifie qu'il faut imposer des coupes radicales dans ces institutions". Ibrahim Kanaan a encore affirmé que "les prêts octroyés par la BDL à l'Etat, à partir des dépôts, sans prendre en compte les risques encourus, ont contribué à menacer l'Etat et les droits des déposants." "Il ne faut pas considérer quel'Etat est en faillite tant qu'il a encore des actifs et avoirs", a-t-il ajouté. Le député a par ailleurs estimé que l'idée de résoudre la question des pertes au moyen d'un "fonds pour l'argent pillé" est un "piège" qui met en péril les dépôts des Libanais. "Assurez la création de ce fonds avant de compter dessus", a-t-il déclaré. 

Lors de cette conférence de presse, Ibrahim Kanaan a suggéré quatre scénarios différents qui pourront être pris en compte par le gouvernement pour unifier l'approche du calcul des pertes financières lors des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI).
Répondant en outre aux rumeurs concernant une éventuelle démission de sa part, M. Kanaan a déclaré qu'il ne "fuirait pas ses responsabilités". 

La question du montant des pertes accumulées par le pays (État, Banque du Liban et secteur financier) et la façon de les comptabiliser font partie des principaux achoppements dans les discussions avec le FMI auprès de qui l’exécutif libanais a sollicité une assistance financière. C’est dans ce contexte que la sous-commission a été mise sur pied pour unifier les chiffres de la dette publique qui variaient selon la façon dont ils étaient évalués par le gouvernement ou l’Association des banques du Liban.

L'ex-Premier ministre Saad Hariri a salué, dans un tweet, "les efforts déployés par Ibrahim Kanaan" et la commission chargée de l'étude des chiffres. "Il s'agit d'un premier pas sur la route menant vers un rééquilibre de la position du Liban dans ses négociations (avec le FMI, ndlr) et vers un rétablissement de la confiance, ce qui permettra de préserver notre régime économique libre et les fonds des déposants", a ajouté M. Hariri. Et d'espérer que le Parlement libanais puisse "redonner espoir" face aux "plans aléatoires et incohérents" de l'exécutif.

Grevé par une économie à l'arrêt et un dette abyssale, équivalente à 170 % de son PIB, le Liban a dû faire défaut sur sa dette en mars et s'est résolu à demander l'aide financière du FMI, mais les négociations piétinent, sur fond de démissions de représentants de l'Etat et de désaccords sur les chiffres entre les parties libanaises.

Le président de la commission parlementaire des Finances et du Budget, Ibrahim Kanaan (CPL), a présenté mercredi le rapport établi par la sous-commission chargée du chiffrage du montant des pertes accumulées par le Liban, alors que de grandes divergences avaient été relevées entre les chiffres présentés par le gouvernement et ceux des banques. Lors d'une conférence de presse, il a...