
Le logo de la Fierté globale 2020. Photo DR
Aujourd’hui, et pendant 24 heures, des millions de spectateurs visionneront en ligne plus de 1 500 contributions de 110 pays sur les sept continents, y compris l’Antarctique, en 33 langues. Il s’agit d’une diffusion inspirante, éducative et divertissante de centaines de « Fiertés », d’artistes, de leaders mondiaux et de défenseurs des droits humains.
Les pays arabes, à l’exception du Liban, ne programment toujours pas une « Fierté ». Leurs réalités LGBTIQ+ sont mauvaises, criminalisées, parfois par la peine de mort. Pourtant, la Fierté de Beyrouth, Beirut Pride, s’active et multiplie ses contacts régionaux. Elle se donne pour mission de solliciter la participation d’individus et d’organisations de la région, qui œuvrent pour leur visibilité locale. Le résultat est laborieux : des contributions proviennent d’Afghanistan, d’Arménie, d’Azerbaïdjan, d’Égypte, de Géorgie, d’Iran, d’Irak, du Liban, de Libye, du Maroc, du Pakistan, de Palestine, du Soudan, de Syrie, de Tunisie, ainsi que d’un collectif qui s’occupe de personnes LGBTIQ+ de la diaspora arabe.
De jeunes Arabes proposent leurs contributions. La plupart participent à une « Fierté » pour la première fois. C’est une façon de s’afficher et de dire au monde qu’on existe face à la désinformation et aux préjugés. L’Égyptien Ahmad Alaa raconte ainsi son arrestation en 2017, suivi d’un hommage à Sarah Hegazi, qui s’est donné la mort le 14 juin. La page Instagram « Queer Coptic Stories » d’Égypte fait écho au patrimoine copte. En Iran, des individus LGBTIQ+ se racontent en marchant dans les villes du pays, une émotion retrouvée dans les vidéos présentées de Libye et de Syrie. Le Kurdistan irakien en fresques, le Maroc en illustration et en rap, la Palestine en musique et en politique, le Soudan en arts, le Pakistan transgenre… tous colorient la Fierté globale 2020. La visibilité est spécifique à son environnement.
Les quelques « Fiertés » de la région portent leur poids en incertitude et en difficultés. De Tbilissi à Lahore, en passant par Beyrouth, chaque « Fierté » est un défi pour ses organisateurs. Dans la bande-annonce du film March for Dignity de la « Fierté » de Tbilissi, en Géorgie, le spectateur ressent le poids du stress et la tension d’organiser une Fierté.
March for Dignity - Official Trailer from John Eames on Vimeo.
La contribution libanaise présente la vidéo Sexe, genre et société que Mégaphone avait produite en mai dernier pour la Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie. Après avoir avancé les réalités LGBTIQ+ libanaises, Beyrouth soumet une vidéo d’art, un message apaisant d’existence, de résistance et de persistance, qui va au-delà de l’actualité locale et dépasse nos vécus de plus en plus polarisés et polarisants, au Liban et ailleurs.
La Fierté globale 2020, c’est aussi l’adaptation, pour la première fois par le monde arabe, du terme « Fierté » en arabe : « Iftikhar », à l’issue d’un vote et en collaboration avec des linguistes et des traducteurs.
Le programme du spectacle et les modalités de visionnage peuvent être consultés à l’adresse : www.globalpride2020.org. La Fierté de Beyrouth y propose également un ensemble de mesures pour un visionnage sécurisé en ligne.