Rechercher
Rechercher

Nos Lecteurs ont la Parole

Les liaisons dangereuses

Dans les années 70 du siècle dernier, lors d’une réception dans la société jet set quelque part à New York, une très belle jeune fille frivole et apparemment pas très « éclairée » s’est approchée de Henry Kissinger, alors secrétaire d’état dans l’administration américaine et personnalité très convoitée, et, en plaisantant, lui a demandé candidement s’il voulait bien se marier avec elle. Ainsi, leurs enfants seraient beaux comme la mère et intelligents comme le père. Henry Kissinger, analysant très vite la situation avec son cynisme et son insolence bien réputés et d’un ton moqueur, lui rétorque, en substance, quelle serait la situation horrible si le pire arrivait et que l’histoire tournerait mal si les enfants avaient l’intelligence de leur mère et le physique de leur père...

À part la partie anecdotique de cette histoire, il y a une petite leçon à en tirer. Ce n’est pas le volet moral entre un homme et une femme qui m’intéresse à présent, mais c’est l’union entre deux entités complètement différentes qui m’intrigue, comme l’union entre la belle et la bête, le mal et le bien. C’est ce que j’appellerais les liaisons dangereuses...

L’expression « liaisons dangereuses » suscite en elle-même une partie risquée et négative. Pour certains, c’est l’esprit de l’aventure qui les attire, pour d’autres, c’est la décharge de l’adrénaline au niveau individuel.

Mais que dire alors des liaisons dangereuses qui se nouent en politique, et que dire surtout des conséquences de ces relations ?

C’est intéressant, voire même intrigant, de voir ces jours-ci des États adversaires, belligérants et même ennemis jurés devenir soudain des « amis ». Bizarre comment au Moyen-Orient, certaines lignes rouges sont dépassées, selon des « sources dignes de foi ». C’est vrai qu’en politique, il n’y a pas d’amis ou d’ennemis permanents, il n’y a que des intérêts qui comptent. L’on se souvient du fameux accord de Sykes-Picot de 1916 qui a divisé le Proche-Orient entre des zones d’influence anglaise et française, en passant par les accords de Camp David en 1978 qui a créé une nouvelle équation entre l’État hébreu et l’Égypte – même si l’eau juive n’était pas soluble dans l’huile arabe égyptienne –, en arrivant à « l’invasion » turque et russe du nord de la Syrie sous le regard complice des grandes puissances.

En tant que citoyen de cette partie du monde, chaque fois que j’entends des liaisons dangereuses ourdies entre ce pays ou l’autre, je ne peux m’empêcher de me rappeler de l’histoire de l’érudit politicien Kissinger qui a évoqué la possibilité que des relations dangereuses pourraient mal tourner...

Espérant toujours que ce n’est pas au prix de nos têtes et de la vie des innocents que ces politiciens exercent les relations dangereuses, car l’idée de la douleur est bien pire que la douleur... Pour le moment, je me contenterai de me souvenir seulement du tournant positif de l’histoire de Kissinger.

Dr Vartkés ARZOUMANIAN

Abou Dhabi

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Dans les années 70 du siècle dernier, lors d’une réception dans la société jet set quelque part à New York, une très belle jeune fille frivole et apparemment pas très « éclairée » s’est approchée de Henry Kissinger, alors secrétaire d’état dans l’administration américaine et personnalité très convoitée, et, en plaisantant, lui a demandé candidement s’il...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut