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Moyen-Orient - Allemagne

Des réfugiés portent plainte pour viols dans des prisons en Syrie

"Je veux que la communauté internationale et les Cours de justice dans le monde comprennent ce que nous avons subi simplement parce que nous étions des femmes", témoigne l'une des victimes plaignantes.



Des réfugiés portent plainte pour viols dans des prisons en Syrie

Un soldat du régime syrien porte le drapeau national, à l'entrée de Tal Tamr dans le nord-est de la Syrie, le 14 octobre 2019. Photo AFP/DELIL SOULEIMAN

Des réfugiés syriens ont porté plainte en Allemagne pour des viols et abus sexuels dans des prisons du régime de Damas, un recours qui vise notamment un ancien proche d'Assad et s'ajoute à plusieurs procédures en Europe. Le Parquet fédéral allemand, qui siège à Karlsruhe (sud-ouest), a confirmé à l'AFP avoir reçu la plainte déposée mercredi et annoncée jeudi par l'ONG allemande ECCHR.

Ce recours, qui intervient alors que se tient depuis avril en Allemagne le premier procès au monde d'exactions attribuées au régime de Bachar el-Assad, vise nommément neuf hauts responsables du gouvernement syrien et des services de renseignement de l'Armée de l'air, a précisé l'ONG basée à Berlin qui appuie cette démarche. Parmi ces personnes visées figure un ancien proche du président Assad, l'ancien chef des services de renseignements de l'armée de l'Air en poste jusqu'en 2019, Jamil Hassan, qui fait déjà l'objet d'un mandat d'arrêt international de l'Allemagne et de la France. La justice allemande le soupçonne de "crimes contre l'humanité".

Electrochocs
Ces plaignants, quatre femmes et trois hommes tous réfugiés en Europe, ont été incarcérés dans différents centres de détention des services de renseignement de l'armée de l'air à Damas, Alep et Hama. Entre avril 2011 et août 2013, ils ont tous été victimes ou témoins de torture et de violences sexuelles, telles que "le viol, les électrochocs sur les parties génitales, la nudité contrainte ou même l'avortement forcé". "Je veux que la communauté internationale et les Cours de justice dans le monde comprennent ce que nous avons subi simplement parce que nous étions des femmes", a témoigné l'une de ces victimes plaignantes, citée dans le communiqué.

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Depuis trois ans, les plaintes contres des responsables syriens pour les actes de torture perpétrés dans les geôles de leur pays se sont multipliées dans plusieurs pays européens, en particulier en Allemagne où la justice s'est montrée active face à des exactions largement documentées par des ONG et des témoignages de rescapés réfugiés à l'étranger. L'Allemagne accueille avec quelque 800.000 réfugiés syriens, le plus gros contingent en Europe.

Tabou
Ces abus sexuels relèvent "de la répression massive et systématique de la population civile syrienne" depuis le déclenchement de la guerre il y a plus de neuf ans, selon le European Center for Constitutional and Human rights (ECCHR). Ils visent à "susciter un climat de peur permanente et à réduire les dissidents politiques au silence", selon l'ONG. Le viol demeure largement tabou en Syrie et les femmes qui en sont victimes sont parfois ensuite rejetées par leur famille ou leur communauté. "L'opinion dominante dans la société syrienne, c'est que les femmes sont les garantes de +l'honneur de la famille+", selon ECCHR, qui insiste sur le fait que ces victimes se sentent "souvent fautives" d'avoir été violées.

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Ces recours s'appuient sur le principe juridique de la compétence universelle qui permet à un Etat de poursuivre les auteurs de crimes humanitaires graves, notamment les crimes de guerre ou crimes contre l'humanité, quelle que soit leur nationalité et l'endroit où ces crimes ont été commis.

Depuis le début du conflit en Syrie, en mars 2011, le régime de Bachar el-Assad a été accusé d'atteintes aux droits de l'Homme et mis en cause pour de multiples cas de tortures, viols et exécutions sommaires dans les centres de détention.
Depuis fin avril, deux anciens des services de renseignement syriens, réfugiés en Allemagne, sont jugés devant une Cour de Coblence pour crimes contre l'humanité et complicité de crimes contre l'humanité, un procès présenté comme historique, car c'est la première fois que les exactions attribuées au régime syrien sont jugées. La justice allemande a lancé en 2011 une enquête structurelle en l'absence de plaintes et réunit depuis des preuves des crimes commis par la dictature syrienne.

Des réfugiés syriens ont porté plainte en Allemagne pour des viols et abus sexuels dans des prisons du régime de Damas, un recours qui vise notamment un ancien proche d'Assad et s'ajoute à plusieurs procédures en Europe. Le Parquet fédéral allemand, qui siège à Karlsruhe (sud-ouest), a confirmé à l'AFP avoir reçu la plainte déposée mercredi et annoncée jeudi par l'ONG...

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