Hariri reçoit Joumblatt à la Maison du Centre

L'ancien Premier ministre Saad Hariri a reçu mercredi soir à la Maison du Centre le leader druze Walid Joumblatt. Ce dernier était accompagné de plusieurs députés de son bloc. La rencontre a porté sur les derniers développements politiques dans le pays ainsi que sur la coopération entre le courant du Futur, présidé par M. Hariri, et le Parti socialiste progressiste de M. Joumblatt, peut-on lire dans un communiqué publié par le bureau de presse de M. Hariri.

"Cette visite vise à marquer notre solidarité avec Beyrouth et Tripoli et à souligner l'importance du dialogue malgré toutes les circonstances difficiles que nous vivons actuellement, a déclaré M. Joumblatt à l'issue de la réunion. "La route est longue avec M. Hariri, le président du Parlement Nabih Berry, et les personnes fidèles au Liban, afin de contourner les sanctions. Nous ne perdrons pas espoir au final", a-t-il ajouté.

"Nous sommes l'opposition, et nous ne sommes pas contre le dialogue, mais vu la crise que nous traversons, le dialogue n'est plus utile sans résultats", a de son côté dit M. Hariri. "Le gouvernement doit décider quoi faire en ce qui concerne la loi de César", a-t-il ajouté.

Le président Michel Aoun a convoqué mardi une rencontre élargie de dialogue au palais de Baabda pour le 25 juin prochain après plusieurs jours de manifestations tendues déclenchées par la dépréciation de la livre libanaise et l'effondrement économique du pays.

La loi César, inspirée par un lanceur d'alerte syrien et promulguée fin 2019 par le président américain Donald Trump, est entrée en vigueur aujourd'hui. Elle vise à sanctionner toute personne ou entreprise qui apporterait son aide ou soutien au régime syrien. Il est à craindre que le Liban, ou du moins certaines personnalités libanaises, risque des sanctions dans le cadre de cette loi.

Après avoir reçu M. Joumblatt, l'ancien Premier ministre a reçu le directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim.

La réunion entre MM. Joumblatt et Hariri intervient alors qu'il y a une semaine, ce dernier avait lancé une nouvelle charge contre le "sexennat fort" et le gouvernement "dit technocrate" sur leur gestion de plusieurs dossiers, de la crise économique aux nominations en passant par la polémique autour de la centrale électrique de Selaata, sur fond de bras de fer autour des prérogatives de la présidence de la République et du Conseil des ministres.