Le syndicat des agents de change réclame une série de documents aux entreprises qui veulent acheter des dollars

Le syndicat des agents de change a listé samedi une série de documents pour les entreprises et les particuliers qui souhaitent acheter des dollars en vendant des livres, dans le but « d’empêcher la spéculation » contre la monnaie nationale. Ainsi, les entreprises voulant acquérir des dollars devront tout d’abord prouver qu’elles ont bien été enregistrées en tant que sociétés, tout en fournissant une photo passeport signée de la personne qui va recevoir l’argent. De plus, elles se verront dans l’obligation de montrer la facture émanant du fournisseur basé à l’étranger et, « dans un délai de trois à quatre jours » selon une source proche du dossier, transmettre la preuve d’un transfert bancaire vers cette même société.

Les individus, quant à eux, devront présenter leur carte d’identité ainsi que leur numéro de téléphone, et écrire la raison de leur achat sur la facture de l’agent de change, en fournissant une preuve si besoin, et enfin signer le reçu du changeur.

Concernant le respect de ces règles, la source précitée a indiqué à L’Orient-Le Jour que les agents de change agréés respecteront ces mesures, mais qu’elle est toutefois préoccupée par les agents de change illégaux qui vont continuer à vendre des dollars à tout le monde, dévaluant donc la livre.

Le taux de change dollar/livre a été fixé pour le week-end à 3 890 livres pour un dollar à l’achat et à 3 940 livres à la vente. La filière a rouvert ses portes mercredi passé après avoir respecté un appel à la grève lancé par son syndicat le 23 avril. Une période au cours de laquelle les autorités ont arrêté et entendu plusieurs dizaines d’agents, accusés de ne pas avoir respecté la circulaire n° 553 du 28 avril publiée par la Banque du Liban (BDL) et qui plafonne le taux de change à 3 200 livres pour un dollar à la vente. Les numéros 1 et 2 du syndicat, un cadre de la BDL et un banquier ont également été appréhendés avant d’être relâchés.

Le syndicat des changeurs a indiqué mardi dernier qu’il allait s’employer à progressivement faire baisser le taux de change pour le ramener d’environ 4 000 livres (le taux au marché noir) au plafond fixé par la BDL. Certains changeurs ont néanmoins indiqué cette semaine que la demande de devises était beaucoup plus importante que l’offre.

La valeur de la livre par rapport au dollar est en chute quasi permanente depuis fin août, sur fond de grave crise économique et financière que le pays traverse. La parité officielle de 1 507,5 livres pour un dollar en vigueur depuis 1997 n’est plus appliquée que pour un nombre limité de transactions bancaires.