Rechercher
Rechercher

Politique - Liban-ONU

La France n’exclut pas des « améliorations » dans le mode opératoire de la Finul

Les représentants français et allemand au Conseil de sécurité insistent sur la nécessité de prolonger le mandat des Casques bleus le 31 août.

L’ambassadeur allemand Christoph Heusgen. Photo Sylviane Zehil

Alors que la bataille autour du statut des Casques bleus au Liban-Sud a repris de plus belle cette année entre les parties prenantes à près de trois mois de la date d’expiration de leur mandat, à la fin août, la France, par la bouche de son représentant au Conseil de sécurité, estime que des « améliorations » dans le mode opératoire de la force intérimaire des Nations unies (Finul) sont « possibles ». Les États-Unis et Israël réclament depuis longtemps des modifications dans le statut de la Finul, de manière à lui permettre de faire face plus efficacement aux activités du Hezbollah contrevenant à la résolution 1701 du Conseil de sécurité dans la zone de déploiement de la force onusienne.

Lire aussi

Diab à Naqoura : La présence de la Finul est nécessaire

Le Liban, de son côté, sous la pression du parti chiite, souhaite au contraire un renouvellement sans changement du mandat des Casques bleus et une condamnation plus effective des violations israéliennes de cette même résolution. Les ambassadeurs Nicolas de Rivière, représentant permanent de la France auprès des Nations unies et président du Conseil de sécurité pour le mois de juin, et Christoph Heusgen, représentant permanent de l’Allemagne et président du Conseil de sécurité pour le mois de juillet, ont tous deux affirmé hier « le rôle essentiel, important et irremplaçable » de la Finul dans « la stabilité du Liban » et estimé qu’« il faut prolonger le mandat de la Finul le 31 août 2020 pour une nouvelle année ». Les deux hommes s’exprimaient lors d’une vidéoconférence de presse commune pour exposer le programme des travaux du Conseil de sécurité pour les deux prochains mois. M. de Rivière a insisté, ainsi que son homologue allemand, sur l’importance du rôle joué par la Finul, une opération de paix « à très forte composante européenne, ce qui fait sa particularité et sa qualité en dépit des critiques ». « La Finul existe depuis 1978, et la France y participe depuis le début assez substantiellement, note-t-il. Je dirais qu’elle joue un rôle essentiel parce qu’elle est irremplaçable. »


L’ambassadeur Nicolas de Rivière. Photos Sylviane Zehil


Et d’ajouter : « La Finul n’a pas pour mandat de désarmer les groupes déployés dans cette zone, ce qui ouvre la voie à des améliorations (au niveau de son modus operandi). Des améliorations ont déjà été apportées depuis deux ou trois ans dans la manière dont la Finul opère dans la zone de son mandat, peut-être que d’autres sont possibles. » « Il ne s’agit pas d’une opération d’imposition de la paix, mais de maintien de la paix, qui n’est pas placée sous le chapitre 7 et qui doit donc remplir son mandat de manière complète, poursuit-il. Toutes les parties concernées doivent l’aider à remplir son mandat, mais aussi respecter les résolutions à cet égard. Nous allons donc renouveler son mandat fin août 2020. Le Conseil de sécurité prendra sa propre décision après avoir consulté les différentes parties », a encore dit l’ambassadeur. M. Heusgen a appuyé le point de vue de son homologue français sur cette question. « Depuis 2006 déjà, l’Allemagne assure la partie maritime de cette mission, a-t-il relevé. Nous avons l’impression que cette mission est perçue positivement, notamment par les côtés américain et israélien. C’est pour cela que nous sommes d’avis qu’il faut prolonger son mandat parce qu’elle apporte quelque chose d’essentiel à la stabilité du pays. Et ce même si ce mandat n’est pas parfait, étant, à l’instar de tous les mandats des Nations unies, le résultat de négociations. »

Les ambassadeurs chez Aoun

Les États-Unis veulent imposer un calendrier afin de garantir que la Finul aura accès aux zones qui doivent être inspectées. En outre, Washington espère inclure un libellé qui améliore la capacité de la force onusienne à vérifier la mise en œuvre des résolutions onusiennes. Faute de quoi, les effectifs des Casques bleus devraient être revus à la baisse.

Le Liban, pour sa part, demande le renouvellement du mandat de la Finul « sans modifications ». C’est pour convoyer ce message que le président de la République Michel Aoun a convoqué aujourd’hui mercredi les ambassadeurs des pays membres permanents du Conseil de sécurité.

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, avait invité, dans son dernier rapport sur l’application de la résolution 1701, les différentes parties à parvenir à un accord sur les points de contentieux en suspens en coordination avec la Finul, dans l’objectif d’éviter toute tension le long de la ligne bleue.

Au 18 février dernier, la Finul était composée essentiellement de 10 368 militaires, dont 571 femmes, provenant de 45 pays qui fournissent des contingents.

Alors que la bataille autour du statut des Casques bleus au Liban-Sud a repris de plus belle cette année entre les parties prenantes à près de trois mois de la date d’expiration de leur mandat, à la fin août, la France, par la bouche de son représentant au Conseil de sécurité, estime que des « améliorations » dans le mode opératoire de la force intérimaire des Nations...

commentaires (3)

Michel Aoun est-il le chef de l'Etat libanais ou le représentant du Hezbolleh iranien ? Pour faire semblant qu'il est le chef d'Etat, il convoque les ambassadeurs pour leur communiquer les directives du Hezbollah iranien. La FINUL ne doit obéir qu'à celui qui l'avait créée c'est-à-dire le Conseil de Sécurité de l'ONU exclusivement. Sinon, elle s'en va pour servir sous d'autres cieux plus utiles.

Un Libanais

12 h 34, le 03 juin 2020

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Michel Aoun est-il le chef de l'Etat libanais ou le représentant du Hezbolleh iranien ? Pour faire semblant qu'il est le chef d'Etat, il convoque les ambassadeurs pour leur communiquer les directives du Hezbollah iranien. La FINUL ne doit obéir qu'à celui qui l'avait créée c'est-à-dire le Conseil de Sécurité de l'ONU exclusivement. Sinon, elle s'en va pour servir sous d'autres cieux plus utiles.

    Un Libanais

    12 h 34, le 03 juin 2020

  • LA FINUL DOIT AVOIR LE POUVOIR D,APPLIQUER LA 1559 DES DEUX COTES DE LA FRONTIERES ET DANS SON INTEGRITE SINON C,EST UNE POLICE QUI NE SERT A RIEN.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 36, le 03 juin 2020

  • Le LIban demande "une condamnation plus effective des violations israéliennes de cette même résolution" (la 1559). Mais, dans le même temps, il ne fait, lui, rien pour appliquer sa principale clause, à savoir le désarmement des milices.

    Yves Prevost

    07 h 44, le 03 juin 2020

Retour en haut