De gauche à droite : Talal Arslane, Wi'am Wahhab et Nasreddine Gharib. Photos d'archives Ani
Le chef druze du Parti démocratique libanais, Talal Arslane, a menacé dimanche de suspendre la participation de sa formation au gouvernement de Hassane Diab après la non-nomination de son candidat à la tête de la police judiciaire. Plusieurs autres responsables druzes sont montés au créneau pour dénoncer une atteinte aux droits de leur communauté.
"Les droits des druzes ne sont pas une marchandise à vendre ou à acheter sur le marché politique. Nous ne voyons aucune raison pour la non-nomination d'un chef de la police judiciaire au sein des Forces de sécurité intérieure alors qu'il répond à tous les critères, notamment celui de l'ancienneté", a écrit M. Arslane sur Twitter, dénonçant des calomnies à l'encontre du général Maher Halabi. "Cessons de jouer avec le droit des druzes et leurs intérêts. Les postes réservés aux druzes sont une ligne rouge. Nous ne permettrons à personne de jouer avec cela, même si nous devrions suspendre notre participation au gouvernement, si nécessaire", a-t-il prévenu. "Nous ne serons pas des faux-témoins face au grignotage des postes réservés aux druzes", a écrit pour sa part l'ancien ministre Saleh Gharib, affiilé à la formation de Talal Arslane.
L'ancien ministre Wi'am Wahhab a apporté son soutien aux propos de M. Arslane. "Il semble que certains ministres ne s'appartiennent pas et ont pris l'habitude d'être téléguidés. Cela peut faire exploser le gouvernement car nous avons besoin d'actes, pas de paroles", a-t-il écrit sur Twitter.
Le ministre des Affaires sociales et du Tourisme, Ramzi Moucharrafiyé, l'un des deux ministres druzes du gouvernement de Hassane Diab, a également réagi. "Tout vide à un poste sensible au sein de l'Etat peut conduire à l'affaiblissement des devoirs dus aux citoyens", a-t-il écrit, exprimant également son soutien aux propos du chef du PDL.
Le cheikh Akl Nasreddine el-Gharib, qui n'est reconnu que par une partie de la communauté druze, a également appelé les parties prenantes à trancher, soulignant que la communauté a "écrit l'histoire du pays en lettres de sang et dans la lutte".
C'est la deuxième fois que le dossier des nominations donne lieu à des menaces de quitter le cabinet. Le mois dernier, le chef des Marada, Sleiman Frangié, avait menacé de claquer la porte du gouvernement s’il n’obtenait pas gain de cause dans les nominations des nouveaux vice-gouverneurs de la Banque du Liban ainsi que les membres des commissions de contrôle des banques et des marchés financiers. Ces nominations n'ont toujours été effectuées.
Dans ce sillage, la communauté grecque-orthodoxe s'était également élevée contre la volonté du Premier ministre Hassane Diab de nommer sa candidate au poste de mohafez de Beyrouth. Les nominations à ce poste, pour lequel le juge Marwan Abboud est donné favori, ainsi qu'aux postes de président du Conseil de la fonction publique, directeur général de l’Économie et de directeur général des investissements au sein du ministère de l’Énergie, ont été reportées vendredi à jeudi prochain.
commentaires (6)
Heureusement que le gouvernement est composé d’indépendants... Que serait-ce si c’était le contraire? Quelle blague!
Fadi Chami
07 h 33, le 01 juin 2020