Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a implicitement critiqué samedi les propos du mufti jaafarite Ahmad Kabalan qui a appelé récemment à un changement du système confessionnel libanais, ce qui avait provoqué un tollé dans les milieux politiques du pays, poussant le mouvement Amal et le Hezbollah dont le mufti est réputé proche à prendre leurs distances face à ses propos.
"Nous remarquons que certains réclament un changement de système, alors que ce qu'il faut est un changement de comportement et un arrêt des violations de ce système par d'autres qui agissent en parallèle", a affirmé le prélat maronite, lors de la messe de la Pentecôte qu'il a célébrée au siège patriarcal de Bkerké. "Il faut respecter la Constitution dans ses textes et son esprit et mettre un terme aux allégeances qui lui font du tort", a encore plaidé le chef de l’Église maronite. "Il faut préserver la beauté de la formule du vivre-ensemble et de l'allégeance à la nation dans le cadre d'une coopération pour la gestion de ses affaires (...). C'est alors que le Liban redeviendra un pays exemplaire dans cet Orient. Ne faisons pas assumer au système les conséquences de nos pratiques et de nos erreurs, ni celles de nos violations de la Constitution, du Pacte national, de la formule (libanaise) et des lois. Ne lui faisons surtout pas assumer le prix de nos allégeances aux étrangers", a conclu Mgr Raï.
Vendredi, le mufti jaafarite, le cheikh Ahmad Kabalan, avait réaffirmé que le système confessionnel qui régit le pays depuis sa fondation avait "prouvé son échec", tout en se disant contre le fédéralisme, cinq jours après avoir remis en cause dans un discours inédit aussi bien l’accord de Taëf de 1989 que le Pacte national de 1943, allant même jusqu'à affirmer que "le Liban a été créé pour servir le colonialisme", ce qui avait provoqué un tollé dans les milieux politiques.
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