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Dernières Infos - Féminicide en Iran

Le Conseil des gardiens nie toute "négligence"

Romina Achrafi a été assassinée par son père. La jeune fille avait confié à la police qu’elle craignait pour sa vie. Photo prise de Twitter

Le Conseil des gardiens de la Constitution iranien a jugé samedi qu'un récent infanticide et féminicide aux relents de "crime d'honneur" ayant ému l'opinion n'avait aucun lien avec le retard pris par l'adoption d'une loi sur la protection de l'enfance.

"Il n'y a eu aucune négligence de la part du Conseil [...] au sujet de l'approbation d'un projet de loi sur les droits des enfants", a déclaré le porte-parole de cette institution, Abbas Ali Kadkhodaï, lors d'une conférence de presse télévisée. "Cela dit, je ne vois pas de rapport entre ce projet de loi et le fait que ce crime abominable ait été commis", a-t-il ajouté.

La presse iranienne a largement couvert mercredi le meurtre d'une adolescente de 14 ans, Romina Achrafi, décapitée par son père pendant son sommeil après avoir regagné le logis paternel contre son gré à la suite d'une fugue avec un homme d'une trentaine d'années. L'affaire a suscité une vague d'indignation en Iran, où le Code pénal permet au meurtrier de ne pas encourir la peine de mort, prévue pour les crimes les plus graves, du simple fait qu'il est le père de sa victime.

La vice-présidente chargée des Femmes et de la Famille, Massoumeh Ebtekar, a déploré le retard pris par la loi sur la protection des enfants et des adolescents et appelé indirectement le Conseil des gardiens à valider sans tarder la dernière mouture votée par le Parlement sortant.

Le Conseil des Gardiens est chargé de veiller à ce que les lois votées soient conformes à la charia et la Constitution iranienne. Selon le journal réformateur Ebtekar, les Gardiens ont déjà retoqué trois fois la loi telle que votée au Parlement et le quotidien avait dit craindre mercredi qu'un nouveau refus du texte ne donne le coup de grâce au projet car le nouveau Parlement, qui vient d'entrer en fonctions, est dominé par les conservateurs et ultraconservateurs opposés à M. Rohani.

"Nous avons signalé des objections [sur le texte] et l'Assemblée pouvait discuter de ce projet de loi et y consacrer plus de temps à l'occasion d'une session extraordinaire d'urgence en vue de nous envoyer le résultat", a déclaré M. Kadkhodaï. "Une loi seule ne peut pas résoudre les problèmes de ce genre qui ont un fond culturel, social, et même économique", a-t-il ajouté. Le quotidien Ebtekar, avait vu dans le meurtre de Romina Achrafi le résultat d'une "violence institutionnalisée" par la "culture patriarcale" en Iran.

Le Conseil des gardiens de la Constitution iranien a jugé samedi qu'un récent infanticide et féminicide aux relents de "crime d'honneur" ayant ému l'opinion n'avait aucun lien avec le retard pris par l'adoption d'une loi sur la protection de l'enfance."Il n'y a eu aucune négligence de la part du Conseil [...] au sujet de l'approbation d'un projet de loi sur les droits des enfants", a...