Des manifestants agressés devant le domicile de Nabih Berry

Des manifestants qui s’étaient rendus hier en un convoi de voitures devant le domicile du chef du législatif, Nabih Berry, à Aïn el-Tiné, dans le cadre de protestations devant les maisons des dirigeants, ont affirmé avoir été agressés par des partisans du président du Parlement. Les protestataires, qui réclament des élections anticipées, ont affirmé que les vitres de leurs voitures avaient été brisées. Une version confirmée par Jad Dagher, fondateur du parti Sabaa, qui fait partie des groupes ayant lancé l’initiative de ces convois. Selon lui, les manifestants ont été agressés devant le domicile de M. Berry après avoir manifesté sous les fenêtres de nombreux autres responsables, et plusieurs voitures et motos ont été endommagées, certains manifestants ayant été blessés lors de ces attaques.

Un convoi similaire de protestation contre l’incurie de la classe dirigeante avait déjà été organisé jeudi et s’était notamment rendu sous les domiciles des anciens ministres Gebran Bassil et Élias Bou Saab.

En soirée, défiant le couvre-feu, les protestataires se sont rassemblés devant le ministère de l’Intérieur à Sanayeh, scandant : « Tous, sans exception, Nabih Berry inclus » pour protester contre les agressions dont ils ont fait l’objet. Des échauffourées les ont opposés à des membres de la force antiémeute qui a tenté de les éloigner de l’entrée du ministère. En signe de solidarité avec les protestataires mobilisés à Beyrouth, des habitants de Tripoli (Nord) ont coupé dans la soirée l’autoroute maritime au niveau du complexe Palma. Peu après, le commandement de l’armée a publié un communiqué dans lequel il a assuré respecter le droit à la liberté de manifester, soulignant que la troupe « protège les manifestants et vise à empêcher toute atteinte aux responsables, et aux institutions publiques et privées ».