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Dernières Infos - Liban

Échauffourées entre manifestants et forces de l'ordre devant le ministère de l'Intérieur

Des manifestants et forces de l'ordre face à face lors d'un sit-in dans le quartier de Hamra, à Beyrouth, le 29 mai 2020. Photo Joao Sousa

Des échauffourées ont éclaté vendredi soir entre des manifestants qui organisaient un rassemblement devant le ministère de l'Intérieur et des membres des forces de l'ordre, l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle).

Les échauffourées ont commencé lorsque des membres de la force anti-émeute ont tenté d'éloigner les manifestants de l'entrée du ministère, situé dans le quartier de Hamra, à Beyrouth. Après avoir reculé de quelques mètres, les contestataires, dont les rangs ont grossi dans la soirée, ont coupé la route, en s'asseyant notamment à même le sol. 

En signe de solidarité avec les protestataires mobilisés à Beyrouth, des habitants de Tripoli (Nord) ont coupé dans la soirée l'autoroute maritime, au niveau du complexe Palma. Un sit-in a également été organisé, pour les mêmes raisons, sur la place Elia de Saïda (Sud). 

Peu après, le commandement de l'armée a publié un communiqué dans lequel il assure respecter le droit à la liberté de manifester, soulignant que la troupe "protège les manifestants et vise à empêcher toute atteinte aux responsables officiels et gouvernementaux et aux institutions publiques et privées". 

Attaque à Aïn el-Tiné
Les protestataires avaient initialement prévu de se rendre en convoi devant les domiciles de responsables politiques, afin notamment de réclamer des élections anticipées et de faire entendre leurs revendications. Mais après avoir été attaqués devant le domicile du président de la Chambre, Nabih Berry, dans le quartier de Aïn el-Tiné, ils se sont rendus devant le ministère de l'Intérieur, qu'ils estiment "responsable" de cette agression et à qui ils demandent d'agir en conséquence.

Selon des informations confirmées par Jad Dagher, fondateur du parti Sabaa, qui fait partie des groupes ayant lancé l'initiative de ces convois, les manifestants auraient été agressés devant le domicile M. Berry, après avoir manifesté sous les fenêtres de nombreux autres responsables. Selon des informations rapportées sur les réseaux sociaux, les agresseurs étaient des partisans du chef du législatif et des membres de la police du Parlement. M. Dagher affirme que plusieurs voitures et motos ont été endommagées et certains manifestants blessés lors de ces attaques.

Un convoi similaire de protestation contre l'incurie de la classe dirigeante avait déjà été organisé jeudi et s'était notamment rendu sous les domiciles des anciens ministres Gebran Bassil et Elias Bou Saab.

La classe politique est dans le collimateur de la rue depuis le 17 octobre 2019, date du début de la révolte populaire au Liban. Les protestataires dénoncent notamment la corruption de la classe dirigeante ainsi que la dégradation de la situation économique, dans un contexte de crise financière sans précédent depuis 30 ans.

A plusieurs reprises depuis le début de cette révolution populaire, des partisans de M. Berry s'en sont pris avec violence aux manifestants.

Des échauffourées ont éclaté vendredi soir entre des manifestants qui organisaient un rassemblement devant le ministère de l'Intérieur et des membres des forces de l'ordre, l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle).Les échauffourées ont commencé lorsque des membres de la force anti-émeute ont tenté d'éloigner les manifestants de l'entrée du ministère, situé dans le...